Le Monde vu de la Cortewilde

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22/01 : "Salle d'attente..."

 

     Hier soir, je me rends chez le médecin.

 

     La salle d'attente est bondée. Plus une seule place assise. Je me résigne donc à rester debout dans un coin de la salle, je ne vais quand même pas m'asseoir sur la pile de magazines de la table centrale. Une dame entre juste après moi et fait de même dans l'autre coin. D'habitude ça ne gêne pas trop d'attendre, j'aime observer le "microcosme" particulier de ces endroits... Et puis, je n'aurai que 10 minutes à attendre car j'ai rendez-vous avec l'un des deux médecins. La foule, c'est pour l'autre. Et ce qui m'irrite un peu, c'est que sur toutes les chaises occupées, il y en a trois qui le sont par des petits enfants, et qu'aucun des trois parents n'a eu l'idée de prendre son rejeton sur les genoux pour libérer une place pour un adulte, qui d'autant plus, a priori, doit être souffrant. Je ne m'étonne pas trop non plus qu'un des trois gosses soit franchement insupportable : après plusieurs autres caprices il se met à tousser, sa maman lui dit poliment "mets ta main devant ta bouche!", ce qui l'amène à tousser encore plus ostensiblement, sans main, en direction des autres patients vraiment "patients"... Je me dis, comme tous les autres probablement : "Y'a plus de jeunesse!"

 

     Mais le comble, c'est quand arrive une dame fort âgée accompagnée d'une autre, sa fille peut-être qui l'a conduite ici. La vieille dame éprouve visiblement de la peine à rester debout et je me dis qu'un des parents va quand même avoir la bonne idée de faire bouger son rejeton. Naïf que je suis! "On y est, on y reste! C'est mon bébé et c'est sa place!".

 

      Entretemps la porte vient de s'ouvrir, c'est mon tour et le médecin m'emmène vers son cabinet. J'ignore la suite de l'histoire. Mais après réflexion, je me vois forcé de revoir mon constat précédent de "Y'a plus de jeunesse" et de corriger par "Y'a plus de parents!". Comment voulez-vous que les jeunes aient encore le sens du respect des personnes âgées, ou même le sens du respect en général, si les parents n'en font plus l'éducation ou n'en donnent plus l'exemple?...

 

      J'avais déjà souvent eu, dans ma carrière d'enseignant, l'occasion de déplorer cette abdication de trop de parents devant leur devoir d'éducation au civisme (justifier des écoles buissonnières par des mensonges, excuser des violences intolérables, conseiller même la violence à leur enfant : "s'il te fait chier, mets-lui un coup de boule!", s'accuser soi-même pour défendre sa crapule de gosse,...).

 

     Je viens de faire, hier soir, une fois de plus, le constat d'une autre manifestation de cette société des "enfants-rois"...



22/01/2013
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