Le Monde vu de la Cortewilde

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3/9 :"Demain à l'école : on rase gratis!"

     Non mais, je crois rêver! J'ai à peine fini de m'énerver hier sur nos ministres Di Rupo et Turtelboom pour l'indécence avec laquelle ils osent promettre tout et n'importe quoi alors que les caisses sont désespérément vides, que ce sont les ministres Lutgen et Simonet qui s'y mettent.

 

     On a beau savoir que pour les caisses de la belgique, l'expression "vaches maigres" est un euphémisme, et qu'on doit plus "réalpolitikement" parler de vaches squelettiques et décharnées, tout ce beau monde y va d'un concert de promesses coûteuses dont on n'a pas le premier euro pour les réaliser!

 

     C'est une véritable insulte à l'électeur, on prend véritablement les Belges pour des veaux (et parfois j'ai l'impression qu'ils ont raison quand on voit certains applaudir ou partager leurs jérémiades...)

 

 

      Ce bon Lutgen d'abord...

      Hier, je lis dans la presse qu'on l'accuse de vouloir déterrer la hache de la guerre scolaire. En effet, il veut maintenant qu'on réétudie le financement de l'enseignement libre pour le calquer sur celui de l'officiel. Bâtiments, équipement, et tatata, il faut l'égalité tout de suite.

 

      Bien sûr que sur le fond je suis d'accord, et que l'Etat gagne un fric énorme (40%) sur chaque enfant inscrit dans le libre. Mais encore une fois, est-ce bien le moment? Je viens d'écrire hier qu'il est évident pour tout le monde  qu'il n'y a plus un sou pour faire un extra de 10€ en Belgique. Et Mr le ministre Lutgen voudrait que comme ça, d'un coup de baguette magique, on augmente de 40% le budget de l'enseignement, alors qu'on rabote tout et partout dans les écoles?...

 

     Mais là il se fout de nous! Il sait très bien qu'il n'y a pas le premier sou pour son beau projet, même s'il est juste. Alors, pourquoi en parler quand même : pour se faire mousser en cette période préélectorale? Pour rallumer la guerre scolaire et saboter par là même le travail du gouvernement. Il ne saurait mieux faire. Mais c'est vraiment, je le répète, une insulte au citoyen à qui on veut faire croire que les lendemains vont chanter!!! Ces gens-là devraient être balancés pour escroquerie aux fausses promesses!

 

 

     Au tour maintenant de la Simonet!...

 

     Alors elle, elle a décroché le pompon, avec un beau projet flambant neuf : il faut faire passer la formation des instituteurs à 5 ans! Nos futurs maîtres manquent de formation, voilà désormais trouvée la cause de tous les maux de l'enseignement. Les formés sont malformés!

 

     Encore une fois, tout n'est pas faux dans ce qu'elle dit, et avec 10 ans de formation, ce serait mieux encore! 

 

      Mais, rebelote, je repose la même question : avec quels sous? Il faudra d'abord financer ces deux ans supplémentaires dans l'enseignement supérieurs : combien de professeurs, de maîtres de stages en plus, etc. L'enseignement supérieur vient déjà de faire l'objet de restrictions sévères...

     

      Il faut penser aussi aux parents qui devront financer ces deux ans d'études supplémentaires. Combien d'entre eux, en cette période de crise, doivent déjà se saigner aux quatre veines pour payer 3 ans d'études pour des jeunes qui, en majorité, quittent l'enseignement dégoûtés avant moins de 5 ans.

 

      Et puis, il y a un noeud plus gros encore : va-t-on imposer 5 ans d'études et un niveau de Master pour un salaire d'instituteur qui ne dépasse pas celui d'un ouvrier qualifié? Ce serait faire honte à la profession et au courage des jeunes qui voudraient encore se consacrer à l'enseignement.

 

      Simonet parle bien de révision des barêmes et tatata, mais encore une fois revient la fameuse question lancinante, la nouvelle devise de la Belgique après "Lunion fait le Force" : "Y'a plus de sous!" Et le minimum pour 5 ans d'études d'instituteur serait de passer au barême de régent, ce qui serait encore injuste car tous les formés en 5 ans seraient en droit de revendiquer l'équivalence avec les licenciés qui ont fait eux aussi 5 ans et pas plus... C'est parti pour la grande complainte du "A travail égal, salaire inégal". Je vous disais : un noeud indéfaisable!...

 

      Et elle en rajoute la Simonette : ces néo-instituteurs seraient autorisés à enseigner dans le secondaire en cas de pénurie (n.d.l.r. c'est déjà parfois le cas) et dans ce cas, je suppose qu'ils seraient payés à un barême intermédiaire entre instituteur et régent, pour "titre suffisant". Alors là débarque l'effet pervers : pourquoi ne pas pousser plus d'instits vers le secondaire, ce serait des régents sous-payés, bénéfice pour L'Etat... Comme c'est déjà le cas pour les régents qui enseignent dans le supérieur ( en cas de pénurie) et qui coûtent moins cher qu'un licencié!

 

     Bref vous voyez le topo. Mais bon Dieu soyons réalistes : il n'y a pas le premier sou pour ce capharnaum! Et je vous le répète : c'est une véritable insulte pour le monde de l'enseignement qui connaît très bien l'hypocrisie de ceux qui en ont la charge. Mais vous croyez vraiment que ces gens d'en haut ont le moindre souci pour la pédagogie et le bien-être de l'école? Leur seul mot d'ordre est : ECONOMIE. En 35 ans de carrière, je n'ai connu aucun véritable projet qui allait dans le sens d'un mieux de l'école. Je n'ai vu arriver que des mesures d'économie, de restrictions, de restructuration sans âme.

 

     Mais bon Dieu, messieurs dames les Ministres, cessez vos promesses hypocrites et irréalisables. Vous nous prenez pour des cons, mais surtout : vous nous fatiguez! D'où vient la démotivation des profs d'après vous : d'entendre vos fausses promesses, vos flatteries, et votre indifférence totale pour le bien de l'école!

 

 

Si vous estimez que j'ai raison, je vous en supplie : PARTAGEZ ce message! MERCI mille fois!...



03/09/2012
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