Le Monde vu de la Cortewilde

     Hier soir, à la fin du débat sur les élections communales de Comines, j'ai entendu la candidate de l'opposition faire allusion à la présence de pompiers professionnels à Comines-Warneton. Je suppose donc qu'il devait s'agir d'un élément de son programme électoral à Comines.

     Personnellement, je trouve cette idée un peu bizarre, je me dis : "Est-ce vraiment nécessaire? et pourquoi? Mais j'avoue ne pas être plus informé que cela.

     Tout d'abord, je trouve que les corps de pompiers de Comines-Warneton font bien leur travail, et je n'ai jamais eu à entendre de plainte à propos de leurs interventions. Je crois aussi que les hommes du feu de notre bonne ville ont une excellente réputation auprès de ses habitants, et j'en veux pour preuve l'affluence énorme de la population aux diverses activités organisées par les pompiers pour leurs oeuvres, je pense par exemple aux "Carbonnades-frites" annuelles de la Section de Warneton. Et je me demande donc un peu ce que des pompiers professionnels auraient de mieux à apporter...

     Cette candidate voudrait peut-être qu'il y ait des pompiers en permanence pour gagner quelques minutes lors des interventions? Mais je me demande si les pompiers actuels ne sont pas suffisamment rapides, encore une fois, jamais entendu parler de drame dû à une intervention trop tardive. Bien sûr, il est parfois difficile pour certains de quitter leur travail en laissant tomber la production, mais il faut savoir qu'il y a chez les hommes du feu un noyau d'ouvriers et employés communaux qui sont toujours aptes à intervenir rapidement sans trop léser leur employeur.

     Et puis, je persiste à croire que dans les petites villes comme la nôtre, le corps des pompiers reste un des symboles de l'engagement volontaire et bénévole au service de la population, comme la Croix-Rouge, mais aussi les volontaires d'associations sportives, caritatives, bref tous ceux qui s'impliquent dans la véritable solidarité. Et je suis d'autant plus fier de nos pompiers Cominois que mon fils en fait partie, et je sais ce qu'ils donnent de leur temps, en formation et en exercices! Nous pouvons leur faire confiance!

     Mais j'ai gardé le plus gros argument pour la fin, et qui est toujours le même, derrière toutes les promesses des politiciens, le nerf de la guerre : l'argent. Cette bonne dame a-t-elle bien calculé ce que coûterait à la collectivité ne fût-ce qu'un petit noyau de pompiers professionnels? Car n'oublions pas que, comme pour la police, c'est le budget communal qui doit prendre les salaires en charge, c'est-à-dire au final nos impôts communaux! Il est facile de promettre, encore faut-il avoir l'argent nécessaire...

      Faisons un petit calcul. Combien faudrait-il de professionnels pour faire fonctionner ce projet? Pour une journée de 24h, il en faut déjà 3 qui se relaient. Donc 3 salaires...pour en avoir un seul! Et pour une semaine complète qui représente 168 heures, il faudrait au moins 4,5 temps pleins... Tout ça pour avoir un seul pro en stand by 24h sur 24. (sans compter les jours fériés, les vacances, les récup...)

      Mais que peut faire un seul pompier professionnel en cas d'urgence, rien, sinon attendre l'arrivée des volontaires... Alors, pour envoyer une équipe immédiatement, ils devraient au moins être 4, ce qui signifie 20 emplois au minimum! Je ne connais pas le barême des salaires de ce métier, mais je crois bien que ce n'est même pas la peine d'en parler  à l'Echevin des Finances. Car il faudrait aussi, pour un bien, augmenter le nombre de policiers, quand on voit la délinquance et les exigences des citoyens à ce sujet. Et là aussi, un flic en plus, c'est 5 à payer!

      Alors, en fin de compte, j'en reviens à une question que j'ai déjà posée à de nombreuses reprises ces derniers temps : "Pourquoi ces gens nous promettent-ils des choses dont ils savent très bien qu'ils n'ont pas le premier sou pour les réaliser?" C'est de la poudre aux yeux, de la propagande, mais c'est aussi et surtout une forme de mépris. Ils nous prennent pour des naïfs. Je n'ai jamais promis une voiture à mes enfants s'ils réussissaient leurs études, car je savais très bien que je n'en avais pas les moyens. Et eux le savaient aussi... Et si j'avais promis quand même et pas tenu, j'aurais mérité leur mépris!

       Mesdames et Messieurs les Politiciens, comportez-vous en bon(ne)s pères (mères) de famille!

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