Le Monde vu de la Cortewilde

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75 ème anniversaire du "BON USAGE" de M. Grevisse.

   Aujurd'hui, le "Bon Usage" de M. Grevisse a 75 ans. Et comme André Gide, j'ose clamer que cet ouvrage est la meilleure grammaire du monde.

   Et dès le titre, tout est dit : "Le Bon USAGE" : dans la grammaire d'une langue, c'est l'usage qui fait la règle et non la règle qui impose une façon aveugle d'écrire et de parler.

    Grevisse nous rappelle qu'une langue est un "être vivant", qui, comme tous les autres, évolue et s'adapte à son milieu et à son temps.

    Et comme lui, je déteste les gens qui ont une vue sclérosée de l'orthographe, et qui sont exagérément pointilleux sur des détails inutiles. Grevisse est beaucoup plus tolérant.

    Un exemple très simple : "Une friture ou une friterie"? Les puristes vont décréter "on doit dire une friterie", "une friture" est une erreur grossière, un péché mortel! Grevisse est plus nuancé : bien sûr il conseille (CONSEILLE!) "friterie", mais il ne condamne pas pour autant "friture": il l'accepte dans le sens d'un raccourci d'une enseigne qui dirait "ici, on vend de la friture", comme ailleurs on affiche "vins et liqueurs" et non pas "vinerie et liquorerie" même si les boissons sont fabriquées sur place.

   Et pour étayer ses affirmations, il s'appuie toujours sur de nombreuses citations tirées de "bons auteurs" français. Et par ce souci de proximité avec la réalité des livres et de la rue, il cite autant d'auteurs respectant scrupuleusement la normes que d'autres qui s'en écartent pour s'adapter à l'usage réel.

   Aujourd'hui, c'est son gendre, André GOOSSE, qui a repris le flambeau, fidèle à l'esprit du créateur. Et comme son beau-père, il se plaît à rappeler : "Le Bon Usage n'affirme pas, il montre."

   J'ai eu Mr Goosse comme professeur de lexicologie, de toponymie et d'anthroponymie à l'Université de Louvain. C'est un professeur d'une compétence mondialement reconnue mais aussi d'une simplicité extrême. Je me souviens qu'il profitait des examens oraux pour nous interroger à l'occasion sur des régionalismes de notre coin ou notre patois local. Ainsi, un jour, en sachant que j'étais de Comines, il avait sérieusement remis en question une étymologie proposée par un linguiste amateur cominois dans les "Mémoires de la Société d'Histoire" dont il savait (comment?) que j'étais membre. Il s'agisssait du mot wallon de Comines "adan" qui signifie "maintenant" et que notre linguiste cominois attribuait au latin "ad nunc". Billevesée selon lui...



18/10/2011
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