Le Monde vu de la Cortewilde

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8/9 : Combats citoyens vs logique administrative...

 

Combats citoyensVS logique administrative…

 

                J’ai toujours beaucoup d’admiration pour les citoyens qui osent se révolter contre les décisions sans âme de l’administration. Celles-ci étant toujours ou presque motivées par des raisons budgétaires qui ne prennent jamais en compte le facteur humain et la détresse de ses « sujets ».

 

                Ainsi  j’ai beaucoup apprécié les Cominois qui se sont unis pour  lutter contre le décret
interdisant à un enfant de prendre le bus scolaire alors que sa soeur aînée était encore autorisée à l’emprunter. Ces décisions prises dans de lointains bureaux par des technocrates insensibles ont le don d’exacerber le citoyen
lambda qui voit souvent beaucoup plus clair, avec humanité  aussi, que ces instances dirigeantes dont le cœur est remplacé par une calculette…

 

                Et à peine suis-je arrivé à Briançon que j’ai découvert dans mon journal un cas similaire, dans le contexte de la rentrée scolaire également, même si le motif n’est pas ici le ramassage scolaire, mais le nombre de classes, fixé ici par les instances de l’Education Nationale, et non pas par les directions des écoles. 

 

                D’autant plus que le mode de « rebellion » des parents m’a semblé assez original et cocasse pour être raconté !...

 

                Dans le Briançonnais en effet, la population est très dispersée dans de petits villages de montagnes des 5 Vallées, souvent trop petits pour y installer une école maternelle et/ou primaire. L’Education Nationale y a donc organisé des « regroupements pédagogiques intercommunaux ». Et aux parents de la Vallée de la Clarée (Val des prés…), on avait promis une classe de plus si l’on atteignait le nombre de 75 enfants. Et le nombre de 75 a été atteint : pile 75 !

 

                Mais le jour de la rentrée, cette nouvelle classe n’a pas été ouverte, suscitant aussitôt l’indignation des enseignants et parents d’élèves, face à ce (nouveau) mensonge de l’administration.  Et leur réaction ne s’est pas faite attendre : dès ce vendredi matin, 15 parents concernés sont arrivés aux bureaux de l’Académie à Briançon et, en l’absence de l’inspecteur de circonscription, ont littéralement  « déménagé » son bureau sur la pelouse devant le bâtiment : meubles, armoires à dossiers, matérielinformatique, le bureau du pauvre inspecteur s’est retrouvé totalement
transplanté en pleine nature. Les parents se sont installés sur les chaises et fauteuils et ont exigé une rencontre sur place avec le responsable de cette promesse non tenue.

 

                L’inspecteur concerné, fraîchement débarqué à Briançon et ne connaissant apparemment pas le caractère des hauts-alpins et n’ayant apparemment pas supporté cette humiliation (ou peut-être pas osé affronter de face les victimes de sa fausse promesse…), il a été convenu avec l’Inspection
que dès lundi matin, les manifestants seront reçus à Gap par un supérieur  de l’inspecteur  accusé de félonie… En échange, ils ont remis tout le matériel « saisi » à sa place !

 

                L’espoir d’une victoire de la raison est donc total ! Avec le soutien et la couverture de la presse locale, Le Dauphiné Libéré.



08/09/2012
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