Le Monde vu de la Cortewilde

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9/10 "Faut-il un meilleur enseignement à Comines?"

Après l’épisode des pompiers professionnels à Comines, un autre sujet du débat électoral a retenu mon attention parce qu’une fois encore on parle pour ne rien dire, c’est le problème des emplois diplômés et donc de l’enseignement à Comines.

 

J’ai lu ainsi qu’au débat des jeunes candidats, ceux-ci s’étaient plaints du manque d’emplois qualifiés pour les jeunes diplômés. La majorité des emplois offerts aux jeunes Cominois sont de fait des emplois peu qualifiés. Ce n’est pas faux.

 

Lors du « débat des dinosaures », j’ai aussi entendu évoquer par un de ceux-ci la nécessité d’améliorer et de moderniser l’enseignement à Comines. Je lis d’autre part dans la prose d’un autre de ces candidats qu’il faudrait créer des nouvelles sections dans nos écoles pour que nos jeunes n’aillent
plus faire leurs études ailleurs.

 

Je m’inquiète de la légèreté de ces propos face à une situation beaucoup plus complexe que cela, et qui dépasse de loin les prérogatives des élus communaux.

 

Créer des emplois de haut niveau est beaucoup plus difficile que de créer des emplois peu qualifiés. En effet, les entreprises de pointe, comme la biochimie, les technologies informatiques, etc., ont l’habitude de se concentrer dans des « pôles » de compétence, proches des centres urbains névralgiques et des populations jeunes, des centres universitaires. Ace niveau, Comines a très peu de chance de faire l’affaire…et ne sera jamais Silicon valley! Et ce n'est la faute à personne!

 

 De plus j’entends les futurs candidats exiger un nombre minimum d’emplois au mètre carré : difficile d’exiger à la fois la quantité et la qualité. Ce type d’entreprises ne donnera jamais de travail à tous nos jeunes…

 

Aujourd’hui, les emplois de pointe, c’est essentiellement la haute technologie. Et à ce sujet, j’estime que les Cominois ont encore plus d’un siècle de retard : parents et jeunes sont encore persuadés que la voie royale se trouve dans l’enseignement général, qui oblige les jeunes à entamer des études supérieures, et où les jeunes choisissent encore « comme papa » des filières sans grand avenir professionnel : combien de dizaines d’avocats, de médecins,… manque-t-il à Comines ? Et si l’on demande des avocats, c’est dans les grandes entreprises qui ne se trouvent pas à Comines !...

 

Il y a donc cette sorte de « mépris » de nombreux jeunes pour les études techniques, à cause de ce vieux préjugés de métiers sales et manuels…

 

Et à ceux qui voudraient créer de nouvelles sections à Comines, je leur propose de faire un tour au Collège St-Joseph par exemple, et de voir ce qui existe déjà. Et de juger eux-mêmes si on fait mieux ailleurs.

 

 Les études d’électricien automaticien forment des spécialistes des machines automatisées en entreprise, des spécialistes de la domotique (l’automatisation complète de la maison individuelle), aux nouvelles énergies (solaire et éolienne) avec le projet « Soléole » récompensé par la Communauté Française  : les élèves qui sortent de cette section sont « prêts » pour ces nouveaux métiers d’avenir.

 

La section « technicien en informatique » ouvre les portes des multiples métiers d’avenir puisue l'informatique est partout (communication, multimedia, …). J’ai déjà écrit dans un autre article que la pénurie d’informaticiens est criante en Belgique : on est obligé d’importer des informaticiens Portugais ou Indiens, et les écoles d’informatique belges sont désespérément vides : « C’est trop dur ! » (sic). Les Belges sont-ils plus bêtes que les Portugais ou les Indiens ?

 

Le Collège vient également d’obtenir l'ouverture à Comines, grâce à la qualité de son enseignement, et avec le soutien de l’Europe, du « Centre de Technologie Avancée du Bois », où viendront se former les industriels du bois et les élèves des écoles de Wallonie : encore une preuve du dynamisme et de l’accrochage de l’enseignement Cominois avec les métiers du futur. Un des élèves de cette section vient d’ailleurs de gagner une médaille d’honneur au concours international Euroskills des métiers techniques. Encore un honneur pour l'enseignement cominois!

 

Et pourtant, force est de constater que ces filières d’enseignement des métiers des futurs sont encore boudées par les jeunes Cominois… Et c’est vrai qu’on ne se bouscule pas au portillon de ces classes. Toujours ce préjugé de métier manuel! Et pourtant, à l’atelier de technologie bois, l’élève n’est plus devant la machine, mais devant l’ordinateur qui commande celle-ci.

 

Je pourrais encore parler des mécaniciens automaticiens qui se spécialisent en entretien préventif des machines de production, des carrossiers qui se forment aux matériaux composites et qui sont même allés se spécialiser à Spa-Francorchamps, dans le domaine des carrosseries de compétition,…

 

Et ici, je n’ai parlé que d’une des écoles de Comines, car je la connais mieux, mais je crois que c’est
 une insulte à nos écoles que d’affirmer qu’elles ne sont pas en accord avec les besoins du monde moderne.

 

 Et finalement, y a-t-il tant d’élèves du secondaire que ça qui ne trouvent pas d’enseignement adapté à leurs besoins ? Et puis, il y a aussi des évidences : on n’aura jamais p. ex. d’école d’infirmière si on n’a pas d’hôpital à Comines, il ne faut pas rêver…

 

Alors, pour terminer : je pose à nos candidats une question bien précise : plutôt que de parler dans le vide, quelles sont ces nouvelles sections qu’il faudrait absolument créer à Comines ?

 

Quant à l’enseignement supérieur, les jeunes Cominois ont toujours dû s’expatrier, et ce sera toujours le cas, et tous les candidats peuvent bien promettre ce qu’ils veulent !...

 

 

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09/10/2012
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