Le Monde vu de la Cortewilde

Le Monde vu de la Cortewilde

LES AUTOS DE PAPA.

Mon père a toujours beaucoup aimé les voitures, et il a eu un bon nombre en 60 ans de conduite. Jamais de "grosse bagnole luxueuse", non, et fait particulier, pas de fidélité particulière à une marque, il en a zappé pas mal. Pas par déception, plutôt par goût du changement ou coup de coeur pour un modèle.

Alors j'ai décidé de vous raconter son petit périple à travers les marques de voitures, mais avec, pour chaque voiture, une petite anecdote ou un souvenir personnel. Une auto en effet, ce n'est pas qu'une machine à rouler, on peut s'y attacher, la détester, vivre des relations compliquées, certains diront "comme avec une femme"... Je leur laisse la responsabilité de cette affirmation...

Alors : en voiture Simone!


1. La petite première : la Renault 4CV.

1.          Mon père a commencé son aventure automobile en 1959, un peu après l’arrivée au monde de ma petite sœur Maréna. Nous avions jusqu’alors une moto qui nous suffisait, pour quelques hectomètres le dimanche, jusqu’à la Cortewile pour aller voir mon oncle Albert et ma grand-mère. J’étais assis entre les deux, sur la poignée de maintien du passager arrière. Et je me souviens que cette moto avait deux grands sièges, un peu comme ceux, triangulaires, des anciens tracteurs.

    Revenons à la 4cv, un événement ! Comme l’arrivée de la première télévision, à peu près à la même époque.
La première Renault 4cv est sortie d’usine en 1946, juste après la guerre. Elle avait été conçue durant celle-ci sur ordre des Allemands, qui ont abandonné le projet pour préférer la Coccinelle de F. Porsche, qui lui ressemble étrangement. Une seule couleur en 1946,  le jaune sable : le stock de peinture récupéré sur l’Afrika Korps de Rommel, pénurie oblige.

    La nôtre était couleur lie de vin. C’était une occasion. Notre premier grand voyage fut pour aller au Grand-Duché de Luxembourg, pour y rendre visite à mes grands-parents maternels. Une véritable expédition! 6h3O de route par les petites nationales (Courtrai –Tournai-Mons-Beaumont-Philippeville-Givet-Arlon-Rodange : 320 km !). En plus des arrêts pipi et casse-croûte, mon père devait rajouter de l’huile à mi-chemin.  La belle époque : je m’en souviens comme si c’était hier. Et dans ma jeunesse, les voitures ont toujours été associées à un autre grand bonheur, celui de revoir, deux ou trois fois par an, mes grands-parents qui vivaient « si loin » et que par conséquent j’aimais tant revoir. Je comptais d’abord les mois, puis les dernières semaines, et enfin, je pouvais compter les « combien de fois dormir ». Le bonheur des retrouvailles, encore plus fort quand c’était les vacances et que je savais que je resterais longtemps. Mais la douleur terrible aussi, au moment de chaque départ, quand je pleurais en voyant ma mère et ma grand-mère pleurer…


06/04/2015
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Serait-ce la 4CV?

En rangeant de vieilles photos, je suis tombé sur celle-ci, où je suis avec ma petite soeur sur la terrasse derrière la maison de mes grands-parents au Grand-Duché de Luxembourg.  Et d'après notre âge ( ma soeur doit avoir là pas beaucoup plus d'un an, c'est l'époque où mon père devait avoir sa première voiture, la fameuse Renault 4CV. Et en voyant la forme de la voiture sous la bâche, j'ai bien l'impression qu'il s'agit de l'avant de la 4CV, avec ses deux ailes apparentes de chaque côté de la calandre. Souvenir souvenir...



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2. La Renault DAUPHINE.

1.      1960. La Renault Dauphine.

    Rapidement, la 4CV un peu essoufflée va faire place à une Renault Dauphine neuve. Elle est blanche et mon père est  très fier. Rapidement, il va l’équiper d’un autoradio. Un appareil à « transistors » Philips qui servait de radio à la maison, mais que l’on pouvait fixer sous le tableau de bord grâce à une glissière.

    C’est avec cette voiture que mes parents vont réellement découvrir le tourisme, et surtout le camping, que personnellement je pratiquais déjà avec mes grands-parents. J’avais deux ans quand je suis parti pour la première fois avec eux, destination l’Italie, au Lac Majeur, en passant par Briançon, d'où était originaire ma grand-mère, et où mon grand-père avait fait fureur auprès des gamins du Villard avec sa Ford Taunus déjà équipée d’un autoradio d’origine ! Il y a quelques années, alors que je séjournais comme chaque année à Villar-St-Pancrace, j'ai revu un des "gamins" qui se souvenait encore du succès de l'autoradio de la voiture auprès des gosses du village. C'était en fait Jeannot, un neveu de ma grand-mère, tout fier du succès de son tonton!...

    Bref, en 1960 je pars avec eux en Alsace, toujours avec mes grands-parents ,à Ribauvillé, où mes parents nous rejoignent quelques jours plus tard avec la Dauphine, équipée elle aussi d'un autoradio, amovible celui-là. Et je me souviens encore de la première chanson que j’avais entendue : « Poupée de cire, poupée de son », avec laquelle France Gall venait de remporter l’Eurovision de la chanson !

    Hélas cette belle voiture ne vécut pas plus qu’un an ou deux je pense. Elle finit écrasée en perte totale, par un camion qui avait fait marche arrière sans la voir, si j’ai bonne mémoire !...


02/07/2016
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3. La Ford ANGLIA.

1.          Après les 2 premières Renault, première infidélité en passant chez Ford. Cette fois-ci, c’est une ANGLIA, une jolie petite voiture assez originale, avec ses grands feux avant ronds, ses feux arrière taillés en pointe par le dessus, et surtout sa lunette arrière descendant en Z. Mon père, qui voyait toujours le côté pratique des choses, disait qu’ainsi la vitre arrière n’était jamais salie en cas de pluie, ce qui permettait une meilleure vue (les essuie-glaces arrière n’existaient pas encore !).

    L’année suivante sortit une version « Sportsman » qui plut immédiatement à mon père avec sa roue de secours à l’extérieur, un peu comme sur les 4x4. Et ça ne dura pas longtemps avant qu’il fit adapter notre voiture pour la transformer en cette fameuse « Sportsman » !

    L’Anglia de base était équipée d’un moteur de 997cc, un peu limite. La version Estate quant à elle possédait le moteur 1300 de la CORTINA, autre modèle contemporain de l’Anglia, avec la CONSUL et la CORSAIR (qui était ma préférée !).

Voici la fameuse "Sportsman" :

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01/07/2016
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4. La Ford TAUNUS 12M

    Les années passent tellement vite que je ne me souviens plus de l’année exacte où nous avons chaque fois changé de voiture. Même parfois l’ordre devient un peu flou…

    Mais bon, ça doit être aux environs de 1967-68 qu’est arrivée la Ford TAUNUS 12M. La nouveauté de ce modèle était un fameux V4 de 1200cc. Une bonne voiture blanche à l’origine, mais à laquelle mon père fit repeindre le toit en rouge, probablement parce qu’il en avait vu une comme ça, alors que moi, j’aurais préféré voir le capot avant repeint en noir mat, car j’avais vu que cela se faisait beaucoup sur les voitures de rallye de l’époque, paraît-il pour éviter les reflets lumineux la nuit.

    Il faut dire que nous les jeunes de l’époque, nous étions déjà fanas de rallye et que pour rien au monde nous n’aurions raté un rallye qui commençait à devenir célèbre : les « 12 heures d’Ypres » et sa star de l’époque : Gilbert Staepelare sur sa Ford Escort ! Notre endroit préféré était le fameux virage en épingle de la place d’Hollebeke !

    Mais notre Taunus  connut à un moment des problèmes de vilebrequin : le moteur V4 n’était pas parfait. Un jour, mon père fit remplacer le moteur (par un 1300cc) par un ami garagiste qui fit tout le travail en un après-midi, en urgence, car le lendemain matin tôt, nous partions en vacances. Le voyage se déroula sans problème.

    J’ajoute pour terminer que c’est avec cette voiture que nous découvrîmes les joies du caravaning : dans les Pyrénées et en Lozère (Marvejols)…

    J'oubliais l'essentiel : c'est avec cette voiture que j'ai appris à conduire. Avec ma maman qui m'a fait faire mes premiers kilomètres, et très vite elle m'a dit "maintenant tu roules mieux que moi, désormais, pour les courses, tu me conduiras!". Merci maman, j'ai toujours adoré conduire, mais toujours prudemment!




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