Le Monde vu de la Cortewilde

   L'affaire DEXIA fait la une de tous les journaux.

   Et hier, on a appris que le gouvernement avait racheté la partie belge de DEXIA pour la sauver de la "faillite" qui la menaçait.

   Facture de 4 milliards, apprend-on. C'est vrai que ça fait beaucoup pour un état déjà endetté de plus de 350 milliards... Et Nord-Eclair y consacre aujourd'hui une page entière en donnant la parole à des lecteurs qui tous, annoncent que c'est encore une fois le petit qui va payer.

   Avant d'aller plus loin, j'estime que N-E aurait aussi pu donner la parole à des voix moins alarmistes, qui ont aussi peut-être raison...

   Mais bon. Réfléchissons d'abord un peu avant de critiquer (c'est ce qui manque toujours le plus!).

   Mr Reynders nous parle aussi de garanties offertes à la banque, mais qui rapportent, elles, de gros intérêts, c'est à mettre dans la colonne de l'actif et ce n'est pas à négliger!

   Ensuite, et c'est le plus important, depuis le Krach de Wall Street et sa faillite mondiale où il fallait une brouette de billets pour acheter un pain, les Etats, dont le nôtre, ont décidé d'instaurer la "garantie" de l'Etat sur les banques dignes de ce nom. Et c'est un bien, et je crois bien que nous tous, moi-même y compris, avons bien vérifié que notre banque était "garantie par l'Etat" avant d'y mettre nos sous! 

   DEXIA, garantie par l'Etat, était en danger de mort, et je crois fermement que l'Etat n'a fait que son devoir. Et à deux niveaux importants :

   D'abord, en rachetant Dexia qui devient publique, elle a sauvé des milliers d'emplois qui sinon, auraient fait des milliers de chômeurs et par là même des milliers de familles en grand danger financier. Tous ces chômeurs et ces familles incapables de continuer à payer leurs emprunts, cela aurait coûté combien à l'Etat?

  Et surtout, L'Etat a sauvé la cassette de tous les petits épargants qui sinon , se seraient retrouvé sans cela, et du jour au lendemain, sans plus un sou sur leur comptes courant, épargne, pension... les économies de toute une vie balayées comme ça d'un revers de la main. Et quand une entreprise fait faillite, que se passe-t-il? Un curateur est chargé de faire le bilan du passif, mais aussi de l'actif. Et c'est quoi l'actif : ce que les gens doivent encore à la banque, et qui ne disparaît pas avec une faillite. C'est par exemple et surtout, tous les prêts hypôthécaires encore en cours, et dont le curateur pourrait réclamer tout le solde en une seule fois. Imaginez un jeune ménage qui a encore 15 ans à rembourser sa maison et qui devrait tout payer en une fois! C'est pas plus ou moins ce qui s'est passé aux USA il y a 5 ans?

   Bref, je crois que si on en était arrivé là, là les gens auraient hurlé à la mort et demandé pourquoi l'Etat n'avait rien fait pour sauver leur petit magot! Peut-on parler d'égoïstes?...

   Ma conclusion, elle commence à sentir le réchauffé : quand, mais bon dieu quand, les gens se décideront-ils à réfléchir avant de hurler à la mort sur un sujet qu'ils ne maîtrisent pas,  en écoutant toujours les propos alarmistes de journaux incompétents?

  Quand j'étais gravement malade, ce qui m'a sauvé la vie, c'est d'aller voir une sommité du monde médicale, pas de lire la page "médecine " d'un magazine people...