Le Monde vu de la Cortewilde

Le Monde vu de la Cortewilde

La grève du 30 janvier.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la prochaine grève du 30 janvier crée la polémique. Et ça se comprend très bien. Personnellement, je doute de l'afficacité de cette action, et encore moins cette fois-ci où ce sont les travailleurs et leurs patrons qui vont trinquer. L'Etat va gagner une journée de salaire de tous ses fonctionnaires sans rien perdre en échange, que du bénef!

Par contre les travailleurs vont perdre une journée de salaire, encore un cran en plus à serrer à la ceinture, et les patrons vont perdre un jour de production et de vente, disons 0.5% de perte! "Diviser pour régner!".

 

Qui sort gagnant de tout ça? Pas de transports en commun : les voitures vont consommer autant de carburant en plus : combien de supplément d'accises dans les caisses de l'Etat et d'économie de carburant pour les trains et les bus?

 

Bref, travailleurs et patrons se causent un tort réciproque, alors qu'aucun d'eux n'est vraiment LE responsable de la crise et de la dette.

 

Tous les économistes indépendants du pouvoir sont d'accord avec ça, et tous aussi affirment que l'austérité est la pire des solutions et qu'en diminuant le pouvoir d'achat, on freine la demande et on indispose les entreprises qui n'arrivent plus à vendre; bref : une spirale qui mène à la faillite du système. Ce qu'il faudrait, c'est une bonne hausse des salaires pour relancer les achats et donc la production des entreprises qui fait rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat par la TVA e.a.

 

Le grand coupable, selon moi, c'est la haute finance, plus particulièrement la spéculation boursière, et aussi immobilière accessoirement. Derrière les entreprises, il y a les actionnaires, qui doivent retirer un juste dividende des bénéfices de l'entreprise. Mais aujourd'hui, les actionnaires veulent toujours plus de bénéfices, et une entreprise qui fait du bénéfice, mais pas assez pour eux, est condamnée à fermer parce qu'elle ne rapporte pas assez. Ca, c'est INDIGNE! Je n'aime pas les solutions à la "n'y qu'à", mais peut-être faudrait-il taxer plus sévèrement ces enrichissements abusifs, je ne sais pas comment, je ne suis pas économiste, mais par exemple en frappant d'une TVA la valeur ajoutée des actions, par un %tage annuel comme les intérêts de l'épargne, et par une TVA sur la valeur ajoutée au moment de la revente par rapport au prix d'achat...?

En fait, tout cet argent qui tourne et retourne en Bourse, c'est de l'argent que l'on a retiré du circuit normal de l'économie où c'est le travail et la production qui méritent salaire.

 

Entre parenthèse, de nombreux citoyens lambda sont aussi responsables de cet état de chose, trop de gens ont voulu boursicoter et gagner plus qu'avec leur épargne classique, en oubliant que c'est cette épargne classique qui permet aux industries d'investir et d'embaucher... Moi y'en a vouloir des sous...

 

Un autre domaine qui n'a rien à voir, mais où l'Etat a dépensé un argent fou pour un but "éphémère", c'est selon moi les primes aux voitures propres, qui viennent heureusement de disparaître. Bien sûr il faut fabriquer des voitures propres et les constructeurs savent le faire sans prime. Mais de là à dépenser des millions d'€ en primes à l'achat, il y a un océan de déraison! Combien de centaines de millions d'€ l'Etat a-t-il en effet dépensé ainsi pour des "objets éphémères" dont une grande partie est déjà partie à la casse? N'allez pas dire qu'une voiture est un investissement durable : dès son premier kilomètre, elle a déjà perdu en valeur plus que le montant de la prime! J'irais même jusqu'à soupçonner une collusion coupable entre l'Etat et l'Industrie automobile sur le dos des Ecolos qui, naïfs comme trop souvent, ont cru qu'on prenait cette initiative pour leurs beaux yeux...

La preuve de l'inutilité réelle de cette prime, c'est que depuis qu'elle a disparu, les constructeurs sont soudain devenus capables de faire des réductions "formidables". Regardez le salon de l'auto : les voitures ne sont pas plus chères depuis que les primes ont disparu. Il faudrait être naïf pour ne pas comprendre...

 

J'entendais hier soir un économiste réputé analyser la crise et affirmer que l'austérité était néfaste. L'avenir selon lui, c'est de tirer les leçons du passé : chaque fois qu'on a appauvri encore plus les pauvres jusqu'à toucher l'inacceptable, et bien ils ont cessé de payer, n'ayant plus rien et plus d'espoir, tout simplement, et toutes les dettes au grand capital se sont trouvées "figées", irrécupérables (emprunts, hypothèques, loyers, impôts...) et là il a chaque fois fallu choisir entre les deux seules solutions possibles : l'effacement total de toutes les dettes et le redémarrage à zéro de l'économie, ou, pire encore, la Révolution. Mais de troisième solution, il n'en existe pas! A nos gouvernants donc de faire un peu d'Histoire s'ils ne veulent pas que la leur se termine sous peu...

 

A MEDITER...



25/01/2012
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