Le Monde vu de la Cortewilde

Le Monde vu de la Cortewilde

La pénurie de jeunes enseignants, une solution.

    40% des enseignants débutants quittent leur emploi après moins de 5 ans de pratique! C'est grave et la pénurie guette dangereusement. Problème interpellant!

 

    Hier Nord-Eclair évoquait le problème dans une excellent article de J. Azémar. Il évoque la solution expérimentée au Collège Saint-Henri de Mouscron : le binôme "ancien" et "nouveau" prof. Je vous fais grâce des détails mais le principe est de partager un cours en 3 temps : celui où l'ancien est seul, celui où le nouveau prend seul la classe en mains et enfin les heures où les deux enseignants sont ensemble avec les éléves. Les avantages sont réciproques : le jeune profite de l'expérience et de l'autorité du prof pour parfaire la sienne, et l'ancien découvre une nouvelle pédagogie ou des nouveautés technologiques. C'est un bon "deal win-win" dirait-on aujourd'hui.

 

    J'ai vu des choses semblables à St-Jo avec le "parrainage" des profs de cours généraux et cours pratiques à deux ou même 3 profs. Tout cela fonctionne très bien quand la bonne volonté est réciproque : il faut que le débutant ne considère pas le vétéran comme un vieux dont il attend impatiemment le départ pour reprendre son poste, et le vétéran ne prenne pas le nouveau pour un intrus qui vient remettre en question ses petites habitudes et sa routine. Mais c'est très rare. Et je suis persuadé que cette méthode donne de bons résultats, entre autre pour l'autorité qui reste un gros problème pour un enseignant à peine plus âgé que ses élèves.

 

     C'est un fait aussi que cela peut avoir un prix, bien sûr, et qu'en ces temps de disette, les idées sont plus grosses que les budgets...

 

     Et justement, à ce propos, je lisais récemment une interview de la ministre Fonck à ce sujet, qui affirmait que la Communauté Française avait trouvé un budget de 2 millions d"€ qu'elle destinait à la formation des maîtres, mais que les syndicats avaient préféré que cette somme serve à augmenter la prime de fin d'année des enseignants... Alors si c'est la vérité, je me désolidarise totalement des syndicats car je trouve ça misérable. En effet, je crois que l'amélioration de la formation des maîtres est plus urgente que l'augmentation de 150€ brut de la prime. De plus, avec les impôts sur ceux-ci, ce sont quasiment 55% de cette somme qui retourneront dans les caisses du Fédéral. Défendre une profession, ce n'est pas uniquement, et pas d'abord défendre le porte-monnaie de ses affiliés.



09/12/2011
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