Le Monde vu de la Cortewilde

Le Monde vu de la Cortewilde

Découvrez Villard-St-Pancrace

Découvrez Villard-St-Pancrace.

 

 

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Villard-St-Pancrace est un petit village des Hautes-Alpes, situé à la périphérie de Briançon, comme Houthem par rapport à Comines.

La vie dans le passé.

   Le centre est resté « d’époque », avec de très anciennes maisons, dont plusieurs des années 17OO. Comme les villages hauts-alpins d’autrefois, ces maisons étaient à moitié enterrées dans la roche, les semi sous-sol étant réservé aux animaux que les villageois rejoignaient l’hiver pour profiter de leur chaleur :  on dormait avec les bêtes. Le village était alimenté en eau par une seule fontaine située sur la petite place centrale près de laquelle se trouvait le four banal (communal) où les paysans venaient cuire leur pain deux fois par ans.

   Dans la montagne au-dessus du village, les familles locales avaient un chalet d’alpage, au hameau des « Ayes » ou à « l’Alp », où ils montaient leurs troupeaux durant tout l’été.

   La montagne environnante étant aussi charbonnière, certains paysans possédaient sur leurs terres plus hautes des « mines » paysannes, qu’ils exploitaient l’hiver en famille afin d’améliorer un peu leur ordinaire, en revendant leur charbon en ville, entre autre à l’armée qui occupait plusieurs forts d’altitude sur les sommets entourant Briançon, ville stratégique à la frontière italienne.

Les traditions locales.

   Sans vouloir être trop long, je voudrais évoquer deux anciennes traditions locales qui sont restées vivaces et que l’on ne connaît presque plus ailleurs.

     L’irrigation des champs et jardins.

   Le climat étant très sec, la seule eau d’arrosage est celle des torrents. Comme le village est en pente, les villageois ont capté l’eau du torrent à l’arrivée en haut du village, et la font passer par des canaux principaux sur lesquels se branchent des canaux plus petits qui desservent à leur tour chaque jardin. Mais attention, pas question de se servir n’importe quand, chacun à son tour peut bloquer le canal qui passe devant son terrain pendant un certain temps qui lui est attribué. Le moment peut varier, il arrivait que ce soit la nuit pour les plus grands champs. Un petit canal dévale ainsi devant notre terrain en front à rue, nous n’en utilisons jamais l’eau, mais nous sommes tenus, comme tous les villageois, de payer une taxe annuelle pour le service et l’entretien du système.

     Les corvées.

    Jadis, les paysans étaient assignés à effectuer les corvées « banales » au service de la communauté. Deux de celles-ci existent encore à Villar. Mais elles n’ont plus de caractère obligatoire.

   Tout d’abord la « corvée d’affouage », appelée aussi corvée bois. Chaque habitant peut donner une journée de travail à la commune : entretien des sentiers touristiques, de la maison de la montagne, nettoyage des jardins communaux, etc. En échange, il reçoit 4 stères de bois que la Commune coupe chaque année pour l’entretien de la forêt. Le bois est abattu par des bûcherons et déposé en sections de 1 ou 2m au bord des chemins de forêt, où son propriétaire vient ensuite le découper et l’emporter.

   La seconde corvée est dite « des canaux » : une fois encore une journée de travail donnée pour l’entretien des canaux d’irrigation qui sillonnent le village. En échange, l’habitant volontaire reçoit un « chèque taxe » qu’il peut échanger pour éviter la fameuse taxe d’irrigation.

   Se chauffer gratis et éviter une taxe, les volontaires sont assez nombreux, mais la majorité sont des retraités. Certains rachètent même la corvée de ceux qui ne sont pas intéressés.

 

 


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   Comme je vous l’ai expliqué, les habitants du village peuvent recevoir 4 stères de bois en échange d’une journée de corvée. Le bois est disponible à partir de septembre, après que les bûcherons et débardeurs aient mis les rondins à disposition en bord des chemins forestiers.

   Hier soir, mon voisin d’en face est redescendu du bois des Ayes avec son bois : 22 jolis rondins de mélèze de 2 mètres de longueur sur environ 50 cm de diamètre. Jolie récompense pour une journée de travail entre amis avec pique-nique en pleine nature !

 

   Mon beau-frère, qui est menuisier à ses heures perdues et qui participe à la corvée, va parfois porter ses plus belles grumes à la scierie pour en faire ensuite des meubles de style local.

 

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   Le réseau de canaux d’irrigation, qui dessert tout le village, capte l’eau à plusieurs hauteurs du torrent qui traverse le village, ce sont les canaux principaux qui s’éloignent latéralement du torrent en pente très douce. Sur ceux-ci s’embranchent les canaux secondaires, qui redescendent directement vers la vallée, parallèlement au torrent. Ces canaux dévalent les rues comme nos fossés. Chaque riverain peut alors détourner l’eau le temps d’inonder son jardin où il a lui-même creusé des petits canaux entre ses légumes. Ingénieux !

 

   La première photo ("Captage") nous montre l’endroit où est captée l’eau du torrent des Ayes, dont le débit est déjà faible en septembre, pour former le canal principal qui traverse la rue 15 mètres plus haut que notre maison, c’est le "canal du Rencurel ".

 

   Sur la photo du bas, on voit le canal principal qui passe sous le pont de notre rue.
On distingue bien, juste avant celui-ci, le canal secondaire "arrivant" qui déverse son trop plein (bouillonnements). De l’autre côté, on voit que le canal secondaire "descendant", qui passe devant chez nous est pour l’instant fermé par une trappe métallique.

 

   De l’autre côté du pont, le canal principal poursuit son chemin vers la dérivation suivante.

Là aussi, on voit que l’orifice du canal secondaire descendant est pour le moment fermé. L’eau est partagée entre les différentes zones du village selon les heures.


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   Après l’eau, le feu…

   Dans ces petits villages à moitié enterrés, aux maisons enchevêtrées, aux ruelles si étroites que les toits face à face se touchent presque, le feu est une hantise. Tous les jours, mais les nuits surtout. Si une maison s’enflamme, c’est le village entier qui brûle.

   La nuit du 8 au 9 octobre 1927, le village de Puy-St-André, juché sur l’autre versant de la vallée, juste en face du Villar, est la proie des flammes. Le spectacle est dantesque, vu d’ici. Mais le lendemain, c’est le terrible constat : 80 des  85 maisons sont détruites. Un village entier, 232 personnes à la rue, 2 morts. La désolation. Beaucoup quittèrent la commune pour Marseille, Grenoble ou Lyon et ne revinrent jamais…

   Au Villar, un corps de pompiers volontaires avait été créé depuis longtemps. On avait installé un « arsenal » au rez-de chaussée de la mairie, sur la petite place où se trouve la fontaine principale, la seule source d’eau pour les hommes du feu. Mais on se rend bien compte qu’une chaîne de seaux ne suffirait pas à éteindre suffisamment rapidement un incendie à l’autre bout du bourg. Et en 1876, le conseil municipal décide d’acquérir une pompe à incendie.
A suivre…


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   Le 18 août 1876, la pompe arrive de Paris au Villar.

   Elle a coûté 1200 francs de l’époque (source : P.V. de la décision d’achat au Conseil Municipal).

   Sur le P.V. de réception de l’engin, l’Ingénieur de Pompiers de Paris nous donne quelques informations sur les performances de la pompe.

-avec 12 hommes se relayant à la manœuvre :

   *à la vitesse maxi de 120 coups/min (tenable 1 minute) : jet horizontal : 26m, vertical : 20m
   *à la vitesse normale de 100 coups/min : 24m (Hor) et 17m (Vert)
   *pression de sortie : 8 kg/cm carré

La fameuse pompe trône aujourd’hui sur la parking de la nouvelle mairie construite il y a une quinzaine d'année.

 

 

 

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   L’eau, au Villard comme partout, c’est la vie. Et dans ces régions sèches et montagneuses, elle est rare et précieuse. On l’a déjà vu pour l’arrosage et contre le feu.

   Pour la vie courante, les habitants étaient alimentés par la fontaine, qui capte l’eau d’une source en amont du village. Et comme vous le voyez sur la photo, en cette mi-septembre, le débit est déjà faible. Les neiges, avec les chaleurs de l’été, ont déjà bien fondu.

   Dans le passé, tout le monde devait aller s’y fournir. Pour certains, la route était longue, et « aller à l’eau » était une corvée familiale pénible, en hiver surtout. Ma grand-mère m’a souvent raconté ce travail ingrat, lourd, harassant pour des enfants. Surtout en hiver, quand la ruelle étroite était obstruée de la neige tombée des toits. Il fallait traverser cette neige amoncelée, dans laquelle on s’enfonçait jusqu’à la ceinture, un seau dans chaque main. Et pas seulement pour un aller-retour ! Non, il y avait aussi les bêtes, les vaches, les mules, les chèvres, dans l’écurie, qui devaient elles aussi boire. Ca en faisait des seaux à charrier !

 

 

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     Voici, à gauche, le début de la « Rue principale du Bourg », vue depuis la petite place du village, on distingue, à droite, le bord de la fontaine. On peut l’imaginer en hiver, encombrée de 1,5 mètre de neige. Aujourd’hui, seul un petit chasse-neige peut y passer. La largeur était celle d’une grande charrette. Sur la rue principale viennent s’embrancher des ruelles beaucoup plus étroites.

 

 

 

     Sur la photo de droite, la rue du Cordonnier : cette ruelle en forte pente vient s’embrancher, comme d’autres nombreuses, sur la rue principale. On peut imaginer la difficulté de porter 2 seaux d’eau dans ces escaliers lorsque la neige avait tout envahi...

 

 

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   « Seminterrato », « à moitié enterré », c’est ainsi qu’on appelle en Italie un niveau d’habitation « moitié cave » : quelques marches à descendre par rapport à la rue. Au Villar, c’était le cas de chaque maison ou presque. En bas, c’était l’écurie, vide dès la belle saison, lorsque les bêtes étaient montées en alpage. L’hiver, les habitants y rejoignaient les animaux, pour profiter de la chaleur animale. On imitait les marmottes.
   On le voit encore très bien sur cette maison rénovée.

 

 

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     La rue est ainsi nommée à cause de la présence d’un cadran solaire remarquable sur la façade d’une maison. Ils sont très nombreux dans le Briançonnais, sur les maisons privées ou les bâtiments publics. Ils étaient l’œuvre d’artistes colporteurs, la plupart venant de l’Italie toute proche, qui passaient dans la région pour offrir leurs services. Le colportage était très pratiqué par ici. Les cultures en effet ne duraient que 5 ou 6 mois et ne suffisaient pas à nourrir une famille. Les paysans qui n’avaient pas une mine charbonnière sur leurs terres partaient alors pour plusieurs mois. La plupart des hommes du Briançonnais étaient ramoneurs.

 

 

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      Le cadran solaire en question  contient une maxime : « Vous qui passez, souvenez-vous en passant que tout passe comme je passe ».

     Tous les cadrans solaires contiennent une réflexion populaire sur la fuite du temps. Les plus courantes sont : « A solis ortu usque ad occasum tempus fugit sicut umbra » (Du lever au coucher du soleil, le temps fuit comme l’ombre ) ou encore « Vulnerant omnes, ultima necat » (toutes blessent, la dernière tue…, en parlant des flèches du temps).

     Notez que ce cadran n’indique les heures que de midi à 18 h : à cause des montagnes, le soleil apparaît tard et disparaît tôt !

 

 

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     Jadis, au Villar, il n’y avait pas de boulanger.

     Alors forcément, il fallait faire son pain soi-même. Les villageois, dans les petits villages loin de tout, faisaient comme on nous l’avait appris à l’école communale : "au Moyen-Age, les paysans utilisaient le moulin banal et le four banal (commun) pour cuire leur pain".

     Quelques fois par an, on allumait le four et chaque famille à son tour venait y faire cuire son pain pour plusieurs mois. On pouvait aussi, à l’occasion, y faire cuire quelques pâtés.

     Le pain était ensuite stocké au grenier où il séchait sans moisir vu la sécheresse du climat à cette altitude.

    Il était ensuite prélevé au fur et à mesure des besoins. Pour  manger ce pain sec et dur, il fallait le tremper, le matin dans le café et dans la soupe aux autres repas. C’est de cette manière de se nourrir qu’est restée l’expression « manger sa soupe » faite de gros morceaux de légumes, de pain et de viande aux grandes occasions.


     Régulièrement, le four est rallumé pour des occasions spéciales. Il y a bien sûr, comme dans chaque village, la Fête annuelle du Pain qui rappelle cette tradition ancestrale. Des associations locales l'utilisent aussi parfois pour organiser des ventes de pizzas. Il sert aussi de "leçon de choses" pour les petits écoliers (photo).

 

 

 

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     Enfin un bâtiment récent.

     La Maison de la Montagne a été inaugurée en 2007. Elle rassemble les diverses activités touristiques et culturelles de Villar.

     Elle est le départ du sentier botanique qui parcourt le bois des Ayes. De là partent aussi en hiver les multiples pistes de ski de fond, des plus courtes aux plus longues. De là aussi démarre un superbe circuit VTT qui offre des difficultés plus au moins grandes et pour tous les goûts.

     On trouve aussi dans ses murs le musée des mines paysannes bien documenté en photos d’époque et en outils anciens. Durant la saison touristique, d’anciens mineurs organisent une visite guidée d’une de ces anciennes mines. On peut y pénétrer et découvrir l’étroitesse des veines de charbon qui forçaient les mineurs à ramper dans des conditions parfois inhumaines.

     Mais c'est surtout en hiver qu'elle draine la plus grande foule. On y pratique en effet les diverses disciplines qui gravitent autour du ski nordique :

-36 km de pistes damées de différentes difficultés pour pratiquer le ski de fond

-un itinéraire de 12 km balisé pour la promenade à pieds ou à raquettes

-cours de ski avec coach, et apprentissage gratuit pour enfants avec un fil à neige

-2,5 km d'enneigement artificiel et éclairé pour des nocturnes

-un pas de tir pour l'apprentissage du biathlon

-aire pour ski-hockey

-location de matériel

 

 

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     Depuis quelques années, la Société Géologique et Minière de Briançon a entamé, au Villar, le restauration d’anciens « fours à chaux » rudimentaires qu’exploitaient les habitants aux siècles derniers.

     Il s’agissait, parmi d'autres vestiges en ruines, (photo) d’un four semi-enterré fait de pierres, avec une ouverture (gueule) pour le charger. Le haut de l’intérieur était voûté et percé d’une ouverture (cheminée) qu’on fermait de terre durant la chauffe. On le remplissait de bois et de pierres bleues ou calcaires qui, à cause de la chaleur, subissaient une transformation pour donner de la gypse, du plâtre ou de la chaux, vive puis éteinte.

     Ces produits servaient alors pour l’enduisage et les crépis (plâtre) et pour la maçonnerie (chaux). Ici, comme pour le charbon, l’armée était le principal client puisque de nombreux forts furent construits ou modernisés au XIXè siècle. La construction des routes menant aux forts donnait la matière première, les pierres calcaires, qui remontaient ensuite là-haut sous forme de chaux à maçonner.

     Sur le site des anciens fours restaurés, la Société Géologique a également reconstruit un four à poix et un four à métallurgie. Tout près d’ici en effet, à l’Argentière, se trouvaient des filons argentifères qui furent exploités durant plusieurs siècles. On peut encore y visiter une très vaste mine d’argent.

 

 

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     En 2007, l’école du Villar a fêté son 100ème anniversaire. Ma grand-mère est née ici en 1912, et elle a passé toute sa jeunesse au Villar. A l'époque, son père était un des rares paysans du village à savoir lire et écrire. On y parlait patois mais celui-ci était interdit à l'école!

     Je me souviens quand elle me racontait son enfance à l’école. Les matins d’hiver, où la neige leur arrivait jusqu’à la poitrine, l’obligation pour chaque élève d’apporter une bûche pour chauffer la classe. Et puis son « certificat d’études ». Elle m’a souvent montré le livre qu’elle avait reçu à l’époque et qu’elle avait gardé précieusement malgré sa vie mouvementée, à suivre son mari en Tunisie et en Algérie d’abord, et puis en 1940, le pillage de leur maison au Luxembourg par les soldats allemands pendant que les habitants s’étaient réfugiés dans les mines de fer, terrorisés par la violence des agresseurs. Elle avait retrouvé son livre et d’autres objets « précieux » pour elle aux poubelles du village, où les Allemands avaient jeté tout ce qu’ils avaient considéré sans valeur. Ce livre avait pour titre « Les grands Personnages de l’Histoire de France ». C’est en le lisant, à 7 ou 8 ans, que j’ai découvert Victor Hugo, Jeanne d’Arc, des personnages qui me fascinaient.

     Mais trève de digression!...

 

     Pour son centenaire, la petite école a été décorée d’un superbe cadran solaire dont la maxime, destinée aux enfants, m’a séduit par sa simplicité poétique : « Cent ans d’école, le soleil tourne encore. L’heure s’envole : au travail, petits lutins. »

     Chaque matin, en allant chercher mon pain, je passe devant l’école à l’heure de la rentrée. Et j’ai l’impression que chaque année il y a plus d’enfants. C’est vrai qu’avec le temps, de nombreuses nouvelles constructions sont sorties de terre et qu’il y a de plus en plus de jeunes ménages. C’est le « Regain » de Jean Giono…
Il est vrai que la première fois que nous sommes venus au Villar en 1981 pour le mariage de ma sœur, nous avions eu l’impression de retomber un siècle en arrière, tant tout semblait ancien : les maisons, les gens, les traditions, les outils agricoles… Et nous ne voyions pas beaucoup d’enfants.

Tout a bien changé !...

 

 

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     Construite au XVIème siècle, elle est de style roman ; sur la façade sud deux portails avec chapiteaux décorés de masques humains.

     Le clocher atypique en forme de guérite (mirador) servait autrefois de poste de garde surveillant d’éventuels départs d’incendies. Détruit en 1944 il fut reconstruit en mélèze.

 

 

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     Les premières confréries de pénitents, composées de fidèles laïcs, apparaissent aux XIIe et XIIIe siècles. Elles connaissent une extension rapide avec l'arrivée des ordres mendiants (franciscains et dominicains).

 

     Nous connaissons la célèbres procession des Pénitents de Furnes. Vous remarquerez que l'habit est similaire à celui de la photo (cagoule). On parlait aussi de "saint nom de Jésus à l'habit noir".

 

     Chaque année à Pâques, la confrérie se réunissait dans sa chapelle pour élire son Recteur et recevoir les adhésions des jeunes gens.

 

     Jusque dans les années '30, la nuit de la Toussaint, le Recteur, accompagné de ses confrères, tous revêtus de la tenue noire, la tête encagoulée, faisait le tour des hameaux en répétant inlassablement : "Réveillez-vous gens qui dormez, priez pour nos trépassés!" en agitant une sonnette pour inviter les gens à la prière.

 

     Les Pénitents avaient une mission associative et bienfaisante. Ils hébergeaient les pèlerins venus de Rome et qui se rendaient à St-Jacques de Compostelle. Ils pratiquaient la charité et venaient aussi en aide aux veuves et aux orphelins dont ils assuraient la sépulture.

 

     (Source : Jean-Paul FINE, "Villard St Pancrace, naissance et vie d'un village" )

 

 

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Cette nuit, il a encore neigé sur les Ecrins. Et on a vu les hirondelles se rassembler sur les fils électriques. L’hiver est à la porte… Un peu partout dans le village, on voit les gens se hâter d’arracher et de rentrer les pommes de terre.

Avec les premiers signes de l’hiver, on voit un peu partout les gens s’activer dans les champs à rentrer les pommes de terre. Pas de champs « mécanisés » ici, les parcelles sont beaucoup trop petites, alors le travail se pratique encore à la main, les plus modernes utilisent un microtracteur ou un motoculteur équipé d’une petite arracheuse. Mais on ramasse aussi à la main, en famille.
Ainsi (sur la photo qui date de 2012) « le Paul », qui occupait la parcelle à côté de chez nous, avait-il pour l’occasion réquisitionné ses deux frères, sa belle-sœur, et notre voisine et amie, la regrettée Mme Ader. Ils avaient utilisé un microtracteur et étaient satisfaits car la récolte était bonne : « Ce n’est pas encore cet hiver qu’on mourra de faim… ».

Paul, qui est aussi devenu un ami, nous avait offert, tout fier, quelques kilos de sa récolte : en tant que Belges on nous considère en effet comme des experts en pommes de terre ! Et ils sont bouche bée quand je leur raconte que chez nous, on arrache les précieux tubercules avec des automotrices ou même des engins chenillés géants.

Ici, on arrache encore à l'ancienne, avec la pioche à deux pics, et ce manche court qui vous casse les reins. Je lui ai demandé s'il connaissait le "4 dents". "Oui, mon père a essayé une fois, mais ça ne marche pas : il n'y a pas la bonne distance entre les dents et les pointes abîment trop les patates!"
Chacun son outil...

 



04/04/2018
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