Le Monde vu de la Cortewilde

     En cette veille de la nouvelle année, je vous offre un document de circonstance que tout le monde a probablement rédigé au moins une fois dans sa vie : la lettre de compliment aux parents pour la nouvelle année.

     C'est la maman de mon épouse qui a retrouvé il y a quelques jours la lettre de compliment que celle-ci avait écrite pour l'an neuf 1964 : elle avait neuf ans et devait donc se trouver en 3ème année primaire.

      Quoi de bien original me direz-vous...

      Je dirai d'abord que le message était à l'époque rédigé de façon beaucoup plus stylée qu'aujourd'hui. Quand on lit "tout le bonheur et toutes les consolations dont je voudrais vous voir comblés" ou encore "dictés par le coeur aimant de votre enfant soumise", on imagine mal ces mots sous la plume de nos garnements contemporains...

      Et ensuite, en parlant de plume, je me souviens de la performance que signifiait la rédaction d'un tel document. Pas de stylo à bille à l'époque, pas même de "porte-plume à réservoir"! Non, on écrivait encore à la plume que l'on trempait dans l'encrier, et c'était tout un art : prendre assez d'encre mais pas trop, et surtout éviter qu'une goutte d'encre ne finisse en "pâté" sur la feuille, le tout en utilisant le buvard pour ne pas frotter malencontreusement l'un ou l'autre doigt sur l'encre encore humide. Oserait-on encore demander une telle dextérité et une telle concentration aux bambins speedés du XXIè siècle?...

      Je vous laisse apprécier le travail minutieux de la petite élève Marie-Bénédicte, dont on ressent encore dans ces lignes toute l'angoisse de mal faire : oublier une lettre, un mot, faire une rature ou le pire du pire : une grosse tache!...