Le Monde vu de la Cortewilde

     Photo plus ancienne encore que celle publiée hier : me voici en 3ème latine, toujours au Collège St-Henri, année scolaire 1969/1970.

     Sur la photo:

-debout : Yves BARTIER, Philippe MAES, Yves VERHAEGHE, Christian LEPLAT, Gérard CATTEAU (titulaire)

-assis: Partick ERARD, Jean-Marie VANDENBULCKE, René ROSSEEL, Vincent BEAGHE. 

     Ah la belle époque! Oui, mais notre rythme de vie scolaire était bien différent de celui d'aujourd'hui, et quand parfois je racontais notre emploi du temps à mes élèves, ils avaient peine à me croire et nous plaignaient comme si nous avions été dans un camp de concentration. "Mais Monsieur, ce n'était pas une vie! Et vous ne vous révoltiez pas?"...

     Et en effet notre semaine était bien remplie. En 6ème latine, j'ai encore connu les cours du samedi matin. Ce fut la dernière année.

     Les autres jours, nous avions 6 heures de cours, sauf le mercredi 4 heures. Les cours poroprement dits se terminaient à 15h, mais pas question de rentre chez soi : il y avait étude tous les jours jusqu'à 19h, y compris le mercredi. Ce jour là, nous avions 2h d'activités sportives ou de marche jusqu'à 15h, et ensuite étude comme d'habitude. Ca nous faisait 3 heures d'étude quotidienne, en retirant les 2 récréations qui les interrompaient. Et au programme des cours, il y avait aussi 2 heures de "messe" hebdomadaires, les mardi et jeudi 1ère heure... 

     Avec toutes ces études, amplement le temps de faire son devoir quotidien, qui était à remettre le jour même à la sortie de l'étude : jamais de devoir en retard par conséquent, et pas de possibilité de copier l'un sur l'autre! Amplement le temps également de revoir ses cours du lendemain ou pour une éventuelle interro (souvent systématiquement une par semaine pour les gros cours). Et après 18h seulement, il était autorisé de lire les livres qui étaient imposés au cours de français (plusieurs par trimestre).

     C'est vrai qu'aujourd'hui, cela semble fou, mais finalement, ce rythme portait ses fruits. En effet j'ai très vite compris que ce temps d'étude passait beaucoup plus vite quand on s'occupait et que le résultat sur le bulletin était parlant : devoirs toujours remis en temps voulu, interrogations bien préparées et donc beaux points en travail journalier. Les surveillants d'étude étaient très sévères et très craints (je garde un excellent souvenir de Mr Roger Pype, pourtant très sévère!).

    En période d'examen, nous avions deux examens le matin et ensuite étude tout l'après-midi, et dans un silence religieux!...

     En terminale, le régime s'est un peu asssoupli puisque le troisième degré pouvait quitter l'école après les cours s'il le désirait.

     Autre aspect positif, c'est qu'avec une telle habitude de travail, nous étions tout-à-fait prêts pour les études universitaires, à condition de garder ce rythme que plus personne ne nous imposait.

P.S. Et avant mon époque au Collège, le réglement était encore plus strict : étude le samedi après-midi, obligation de venir à la messe au Collège le dimanche, interdiction d'aller au cinéma le week-end, même accompagné des parents. Mais ça, ce sont des plus anciens que moi qui me l'ont raconté...

      Et que dire de nos loisirs à l'époque. Ce rythme scolaire laissait peu de temps en semaine pour des loisirs, puisque pas de congé le mercredi après-midi.

      De toute façon qu'aurait-on fait? Pas de piscine à l'époque, pas d'académie de musique ou de beaux arts, pas de clubs sportifs, à part l'EVOCO qui appartenait au Patro Etincelle de Comines, et le FCSH, le seul club de foot, qui dépendait du Collège (grands et anciens élèves).

     Les nombreux clubs sportifs ou autres que nous connaissons aujourd'hui n'ont pu voir le jour que quand les jeunes ont eu plus de temps libre pour assister aux entraînements.

     Par contre, il y avait deux cinémas à Comines : chez Brussin au Pont-Neuf et à l'actuelle salle du Gîte dans la rue de Wervicq, là où évoluait l'Evoco à l'époque.