Le Monde vu de la Cortewilde

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La "fiscalité verte" n'est pas équitable!...

     Depuis quelques années, on parle beaucoup de "fiscalité verte". Pour des raisons d'économie d'énergie et d'écologie, l'Etat a voulu promouvoir les initiatives "vertes" : énergies renouvelables, non polluantes, économies d'énergie... à grands coups d'aides financières directes ou de réductions fiscales qui, soit dit en passant, lui ont coûté (et lui coûtent encore) des sommes énormes. La preuve que ces aides étaient dispendieuses, c'est que notre nouveau gouvernement a sérieusement raboté tous ces avantages financiers.

 

     Et j'affirme que c'est une bonne chose, car selon moi, toutes ces aides qui coûtent trop à la collectivité sont particulièrement inéquitables, dans la mesure où elles ne concernent jamais les plus pauvres de nos concitoyens, ceux qui ont pourtant le plus besoin d'être aidés!

 

     Et non seulement elles ne profitent jamais aux plus pauvres, en n'avantageant que les classes (moyennement) aisées, mais en plus, elles les lèsent plus ou moins directement.

 

     Premier domaine où l'Etat a incité aux économies d'énergie : l'immobilier. L'idée était bonne dans la mesure où elle aidait à financer des investissements durables  : l'isolation des maisons et l'installation de panneaux solaires. Mais cette initiative a pour moi un grave défaut : elle ne concernait que les propriétaires immobiliers, pas les locataires qui sont souvent aussi les plus pauvres. Regardez toutes les maisons équipées de panneaux solaires : ce sont les habitations déjà confortables dont les occupants sont les propriétaires, et qui profitent donc directement des économies d'énergie sur leur facture personnelle de chauffage ou d'électricité domestique. Mais quel propriétaire de biens locatifs aurait l'idée d'aller dépenser son argent pour réduire la facture énergétique de ses locataires. Or ce sont souvent ces maisons qui sont les plus vétustes, louées à gros prix et "énergievorissimes", sans double vitrage, sans isolation de toiture, ... Résultat : de ce budget gigantesque : rien ou presque pour les plus pauvres, ce sont les "déjà riches" qui font encore plus de bénéfice!

 

     Second domaine chouchouté par le gouvernement : l'automobile. Là aussi l'intention initiale était valable : diminuer le parc automobile le plus vieux et le plus polluant. Alors là, on a imaginé de favoriser ceux qui se tournaient vers les voitures plus propres et de "punir" ceux qui continuaient à rouler en polluant.

     Pour les bons élèves : les primes à la casse et les primes aux voitures aux rejets de CO minimal. Deux reproches! Tout d'abord, l'idée elle-même de donner des primes pour l'automobile, qui représente ce qu'il y a de moins durable : c'est de l'argent gaspillé! L'Etat donne de grosses primes pour une voiture qui, dès son premier kilomètre, a déjà perdu une grande partie de sa valeur, plus que la prime! Sur 100 voitures qui ont profité de la prime, combien existent encore après un an? après 2 ans? Et second reproche : encore une fois, les plus pauvres sont hors-circuit puisque pour eux, le marché de la nouvelle voiture n'est qu'un rêve.

 

     Et j'en arrive alors à mon affirmation que les pauvres ne sont pas seulement écarté du partage, mais lésés en plus. Pour eux, seule possibilité : le marché de l'occasion, si possible bon marché, ce marché justement qu'on a tué avec le malus à l'achat d'une voiture d'occasion qui rejette trop de CO. On ne trouve plus que des voitures récentes dont le pris a du coup fort augmenté lui aussi... L'effet pervers dans toute sa splendeur!!!

 

     Finalement, toute cette "fiscalité verte" coûte une somme phénoménale à l'Etat, donc à nos impôts, dans cette période de crise, tout en creusant encore plus le fossé entre les plus pauvres et les classes plus aisées...

 

     Et l'on pourrait citer bien d'autres domaines où l'Etat a fait des "cadeaux" qui ne profitent pas à ceux qui sont le plus dans la nécessité. Je pense par exemple à la réduction de la TVA dans le secteur Horeca : elle devait doper l'emploi et briser le travail au noir, ou alors faire baisser les prix. Aucundes 2 objectifs n'a été atteint : le cadeau fiscal fait au secteur Horeca a été de 242 millions d'euros, dans le même temps 3176 emplois (équivalent temps-plein) ont été créés, ce qui fait que chaque emploi a coûté 75.000 euros à l'Etat : totalement inacceptable!



24/03/2012
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