Le Monde vu de la Cortewilde

     C'est ce matin qu'avait lieu à Comines, comme chaque 11 novembre, la commémoration de l'Armistice du 11.11.1918.

     Le cortège a pris son départ devant les locaux de la Police pour arriver au Monument aux Morts à 11 heures.

     Ce rassemblement avait pour moi cette année une coloration spéciale car deux de mes petites-filles, Laura et Anaïs, prenaient part à l'événement.

     En effet, elles avaient toutes les deux répondu "Présente" à l'appel de L'Ecole Communale de Comines pour faire partie des représentant(e)s de leur école. Et cela avec beaucoup d'enthousiasme.

     Les élèves volontaires de l'ECCW étaient 6 au total, à la grande satisfaction de leur directrice et des enseignants qui les accompagnaient. Cette présence de l'école communale se veut une tradition de fidélité au "devoir de mémoire" dont on parle beaucoup en cette période de centenaire de la tragédie de 14-18.

     Au moment convenu, les 6 enfants se sont avancés en groupe jusqu'au pied du monument pour y déposer une gerbe de fleurs.

     Toute l'assistance s'est ensuite rendue dans la grande salle de l'Hôtel de Ville pour l'allocution du Bourgmestre et le verre du souvenir. Pendant son discours, Mr le Bourgmestre a tenu a remercier vivement les élèves de l'Ecole Communale pour leur présence, rappelant au passage tout l'intérêt pédagogique du nouveau Centre d'interprétation "Plugstreet" pour les écoles de l'entité et d'ailleurs.

P.S.

     Je suis particulièrement sensible à cette commémoration annuelle du 11 novembre, du fait que mon Grand-père Jérôme Bartier était un ancien combattant de la première guerre mondiale, titulaire de nombreuses médailles de bravoure (campagne de l'Yser). Sa famille houthémoise a souffert de l'exode des réfugiés et ensuite de la destruction totale de leur maison au retour en 1919.

(Voir l'article : "Soldat Jérôme Bartier : Mais quand reverrai-je mon petit village?")

     Mon autre grand-père, Pierre Feller,  a été résistant au Grand-Duché de Luxembourg, arrêté par la Gestapo et s'est évadé du camp de prisonnier où il était détenu en Allemagne. Sa famille a elle aussi souffert de représailles après son arrestation et son évasion.

     Dans mon imaginaire, depuis mon enfance, ils ont toujours été des héros dont je suis fier, et je crois qu'ils méritent réellement ce statut. Qu'ils aient combattu sous l'uniforme ou pas, pour moi c'est la même chose : ils ont combattu pour la liberté, pour leur pays et pour leur famille. Le mérite est le même face à un ennemi qui ne tirait pas non plus que sur des soldats en uniforme.

     D'autre part, la participation de mes petites-filles m'a rappelé l'époque de ma jeunesse où la date du 11 novembre était un grand jour pour les enfants des écoles mais aussi pour tout le village d'Houthem.

     De l'école communale, nous partions en cortège jusqu'au local des anciens combattants, pour les escorter ensuite, avec l'Harmonie, jusqu'au Monument aux Morts et à l'église. Après la cérémonie, tout le monde se rendait au "Patronage" (actuelle salle La Luciole) pour la proclamation du grand concours de mots-croisés destiné aux enfants des écoles ( c'était plutôt le tirage au sort pour départager les nombreuses bonnes réponses...).

     Autre anecdote : chaque année, le Président de l'Amicale des Anciens Combattant, Mr Stanislas Van der Stichelen, choisissait 2 garçons de 6e année pour porter les couronnes en tête du cortège, du local jusqu'au monument. C'était un motif de fierté que d'être choisi et de pouvoir ainsi défiler à une place d'honneur, bien sûr, mais il y avait une autre raison pour laquelle chacun de nous espérait être désigné : c'est que Mr Stanislas gratifiait les deux portefaix d'une pièce de 5 francs! Ce qui était bien appréciable pour le budget "argent de poche" d'un garnement des années '60, et tout aussi motivant que la "place d'honneur"!

Si vous avez aimé cet article, cliquez sur "PARTAGER" ci-dessous. MERCI!