16/10 : "La fin du vote obligatoire?"
Quelques jours avant les élections, notre brave Ministre de la Justice, Anemie Turtelboom, s'est fendue d'une déclaration bien étonnante : les électeurs qui n'allaient pas voter ce dimanche ne seraient pas poursuivis en justice! Impunité totale pour les abstentionnistes!...
Plus qu'inattendue, je trouve cette déclaration pour le moins scandaleuse et indigne d'un(e) Ministre, et a fortiori la Ministre de la Justice.
C'est en effet déclarer officiellement qu'une ne loi ne sera pas respectée. Une véritable reconnaissance officielle de l'incivisme. Et je ne parle même pas ici du bien-fondé de cette loi ou pas, mais simplement du principe : une loi est en vigueur tant qu'elle n'est pas abrogée et un(e) Ministre n'a pas le droit de s'approprier les prérogatives du pouvoir législatif. En fait, c'est un abus de pouvoir.
L'origine du vote obligatoire.
Je peux admettre que certains mettent en doute le bien-fondé de cette obligation. Il faut cependant rappeler que le principe du vote obligatoire a une explication historique très noble et très démocratique. En effet, le vote obligatoire a été instauré au moment où le suffrage est devenu "universel" en belgique, c'est-à-dire au moment où le peuple, les ouvriers, ont enfin obtenu le droit de vote après de nombreuses luttes qui ont coûté la vie à nombreux des leurs.
C'est un fait que ce suffrage universel avait été obtenu contre la volonté des bourgeois et du grand patronat industriel de l'époque. Et pour les patrons, qui détenaient souvent le pouvoir politique, les voix des ouvriers étaient un réel danger. Et du coup, le risque de chantage à l'abstention était devenu élevé : n'étant pas sûrs du vote de leurs ouvriers, de nombreux patrons avaient dans l'idée de menacer ceux qui auraient osé aller voter : "Si tu vas voter dimanche, tu perds ton emploi!".
"Mieux vaut quelqu'un qui ne vote pas que quelqu'un qui vote contre moi!..."
Et donc obliger tout le monde à aller voter, c'était en fait permettre à tout le monde d'exprimer son choix dans l'isoloir.
La tentation de la suppression.
Aujourd'hui, les choses ont changé, et les mentalités aussi. Pour certains, le vote obligatoire est presque considéré comme une atteinte à la liberté personnelle. C'est bien dommage quand on sait que des gens du peuple ont perdu leur vie pour nous donner cette chance! Imaginez si les Syriens avaient le droit de vote, ils n'hésiteraient pas, eux!
Mais alors, pourquoi de nombreux hommes politiques et même une Ministre sont-ils prêts à supprimer cette obligation?
Rappelez-vous : "Mieux vaut quelqu'un qui ne vote pas que quelqu'un qui vote contre moi!". Avec la crise qui commence à faire mal à tout le monde sans exception, de nombreux citoyens prennent réellement conscience de l'incompétence et de l'impuissance de nos politiciens. Politiciens qui, plutôt que d'admettre leurs erreurs et de s'atteler réellement à la tâche, préfèrent continuer à jouer dans leur bac à sable, sous leur bulle de verre, en conservant leurs petits privilèges. Ecoutez-les parler attentivement, analysez bien ce qu'ils disent, et vous aurez bien vite compris combien tout cela est vide et vilement flatteur...
Alors, ce qui guette de plus en plus ces pantins, c'est le vote-sanction, la punition dans l'isoloir où le citoyen, comme un avertissement, décide de voter pour un parti plus extrémiste. Le cas le plus célèbre est la colère des Français contre Lionel Jospin qui avait amené J-M Le Pen au deuxième tour des présidentielles!
Alors, nos politiciens si machiavéliques ne se disent-ils pas : "Plutôt que de voter pour un parti extrémiste qu'ils n'aiment pas forcément, les électeurs mécontents croiront nous punir en n'allant pas voter, pour montrer ainsi leur colère. Mais en fait, en n'allant pas voter, ils ne feront que renforcer notre propre pouvoir!"
Quand on voit qu'à Comines, en plus de 9,3% de votes blancs et nuls, 7,87% des électeurs se sont abstenus dimanche passé. Ainsi, c'est au total 17,7% des électeurs qui se sont crus malins et qui ont en fait renforcé les scores des partis en présence : en effet, sans eux, nos partis, au lieu d'avoir 49,5 - 30,2 - 20,3 % qu'on leur a comptés, n'auraient eu réellement que 40,5 - 24,8 - 16,7 %.
Et la face du monde (cominois) en aurait été bien changée!!!
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