Le Monde vu de la Cortewilde

Le Monde vu de la Cortewilde

1966 à la "Communale", souvenirs, souvenirs...

 

     Souvenirs, souvenirs...

 

      1966 à l'Ecole communale d'Houthem. Mon école!

 

      L'un des beaux souvenirs de la vie, déjà "grand" mais pas encore adolescent. Je suis en 6ème.  Et comme pour beaucoup d'autres sur la photo, c'est déjà un premier grand pan de la vie qui se termine... Il y a eu la Communion Solennelle, mais aussi l'examen cantonal pour 5 d'entre nous, que notre instituteur, Mr Vancoppernolle, a choisis pour aller "représenter" notre petite école, car à l'époque, il y a encore de la rivalité entre les différentes écoles, et les petites "communales" ne sont pas toujours bien considérées malgré la qualité de leur enseignement (ce qui est encore valable aujourd'hui!). Et mon instituteur sera très fier quand il apprendra que je suis sorti premier de toutes les école réunies...

 

      Et bientôt ce sera le grand pas dans l'inconnu. Oh, ce n'est pas encore du tout comme aujourd'hui! L'enseignement obligatoire se termine à 14 ans et l'enseignement secondaire n'est pas encore généralisé. De nombreux élèves se destinent au monde du travail à 14 ans, alors eux resteront ici, en "7ème", en attendant la date de leur  anniversaire pour disparaître. L' "école technique" n'existe que depuis peu (1961) et quelques uns iront faire de la mécanique ou de la menuiserie pour obtenir un métier plus spécialisé, toujours à 14/15 ans, puis plustard avec les A2. Et nous serons 2 (ou 3?) à prendre le chemin du Collège Saint-Henri. Et pour l'anecdote, là aussi les préjugés sur les écoles communales (et sur le Houthémois en général!...) existaient bien. Je me souviens que lors de mon inscription, le "préposé" (paix à son âme) avait ironisé sur mes résultats brillants à l'école communale et surtout à l'examen cantonal, mettant en doute la difficulté de celui-ci, ce qui avait d'ailleurs fort irrité mon père! ( et le cantonal, c'était du solide, je vous le garantis!).

 

      1966, c'était aussi, pour nous jeunes de 12 ans, une tout autre époque, je peux vraiment dire d'un autre siècle, car les choses ont bien changé, mais peut-être pas toujours en bien. Bien sûr, le progrès et le confort ont fait des bonds : j'ai encore vu ma mère faire la lessive à l'ancienne, j'ai encore vécu l'époque où nous n'avions pas de voiture, comme 90% des habitants, celle-ci était réservée à ceux qui l'utilisaient pour leur profession, le docteur Leterme, mon voisin Gaston représentant de commerce, le laitier A. Baelen, Maurice le taxi et sa belle américaine...

      J'ai vu arriver la télévision en 1959, nous étions les deuxièmes du quartier à en avoir une, et un soir par semaine, quelques voisins venaient regarder un feuilleton flamand à succès de l'époque. Nous les enfants, la télévision, c'était le jeudi après 4h, car les petits Français avaient encore congé le jeudi et que nous n'avions qu'une chaîne francophone, la française qu'on appelait "Lille". A côté de celle-ci, nous n'avions que "Bruxelles flamand" car la chaîne belge francophone n'était pas encore captée à Comines (déjà le bout du monde à l'époque!). D'ailleurs, nous n'étions dans la Hainaut que depuis 1963, année où les flamingants n'avaient plus voulu de nous ("Walen Buiten!").

      Et le jeudi, c'était donc "Rintintin", ou "Zorro", "Aigle Noir"... le tout présenté par Jean Nohain et son équipe dont une jeune fille (le nom?) qui chantait "Je suis contente quand c'est jeudi"... Nous aussi!

      A l'école, les jeux étaient simples et récurrents : les osselets, la toupie qu'on lançait avec une corde, le jeu de la "chaîne", "Gendarmes et voleurs"... Nous étions contents avec pas grand'chose et c'était bien ainsi, il n'y avait pas tous ces jouets de luxe qui créent déjà dans les cours d'aujourd'hui des discriminations sociales. Idem pour les vêtements, et tous les garçons portaient les mêmes baskets américaines (style "Converse") parce que c'était pas cher et que c'était le seul modèle que vendait Thérèse Leterme, la marchande de chaussures du village... Ah les marques d'aujourd'hui ; quel (cher) miroir aux alouettes!...

 

      Comme vous le voyez, beaucoup de choses ont changé, mais je ne regrette pas du tout cette époque déjà lointaine. Je vous le répète : nous étions peut-être plus heureux que les jeunes d'aujourd'hui, car nous n'avions pas tous ces besoins artificiels que l'on crée aujourd'hui et qui sont sources des frustrations quand on ne les a pas. Comme si les enfants avaient besoin de tout ça pour s'épanouir. Peut-être même est le contraire : ce sont toutes ces préoccupations matérialistes : consoles, Ipad, smartphones, tablettes, ... qui distraient les enfants des préoccupations essentielles pour leur avenir.

 

      Attention : ne ma faites pas dire que je suis contre le progrès, c'est lui qui m'a sauvé la vie, qui a donné à ma mère une machine à laver (ça c'est un VRAI progrès), l'eau courante à ma grand-mère.

      Et pour moi, un grand progrès également : l'école pour tous, et là je me compare à mon père 25 ans plus tôt... Dommage que trop de jeunes ne soient pas conscients de la chance qu'ils ont...

 

POST-SCRIPTUM à l'adresse de tous mes amis

 

   Si vous aussi vous possédez une photo de votre classe à l'école primaire, vous pourriez me l'envoyer au mail de mon blog : yves.bartier1@telenet.be. J'aimerais créer un album photo de ces photos de classe de notre jeunesse. MERCI D'AVANCE!!   

 



18/04/2012
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