Le Monde vu de la Cortewilde

Chaque matin vers 8h15, je vais chercher ma baguette à la boulangerie du  Paroir (un hameau du Villar). Et pour cela je passe devant la petite école à l’heure de la rentrée, ce qui ne m’arrive jamais à Houthem. Et j’observe donc avec attendrissement tous ces petits enfants qui, chaque matin, vont à leur école, comme le font mes petites-filles en Belgique.
La plupart arrivent à pieds, accompagnés de leurs parents, et je distingue trois catégories de marmots bien différentes : il y a ceux qui courent en avant de leurs parents, tous joyeux, impatients de rejoindre l’école et leurs amis. Puis, il y a ceux qui donnent gentiment la main à papa ou maman, sans se hâter. Il y enfin ceux qui traînent la patte à contre-coeur, plusieurs mètres derrière leurs parents qui doivent sans cesse se retourner pour s’assurer qu’ils suivent bien.
Et je me dis qu’en regardant ce spectacle matinal, je vois en fait une image de l’Humanité toute entière, depuis qu’elle existe et comme elle le sera toujours…

Parmi les Hommes, il y a ceux qui vont de l’avant, soucieux d’apprendre, de chercher, de changer le monde, les « moteurs » de l’Humanité, les Phares.

Puis ils y a ceux qui se laissent guider, qui se contentent de ce que la vie leur donne, sans chercher un monde meilleur, mais sans lui nuire non plus.
Et enfin il y a les boulets, les freins, qui font que parfois, pour un pas en avant, le monde en fait ensuite deux en arrière.
Le jour où l’on verra, un matin, tous les enfants se dépêcher d’aller à l’école, là peut-être pourra-t-on se dire que l’Humanité a enfin trouvé le chemin qui mène à Dieu et à la perfection qui attend l’Homme depuis la Création…