26/8 "Déminage à la Cortewilde"
Voici un événement qu'un journaliste avide de sensation aurait pu appeler "Alerte à la bombe à la Cortewilde" ou encore "Une belle rousse sème la panique à la Cortewilde"...
Mais soyons plus sérieux. Vendredi dernier, lors de travaux de fondations sur le chantier de 6 nouvelles maisons à la Cortewilde, une excavatrice a sorti un gros obus datant de la guerre 14-18.
Un engin impressionnant par ses dimensions : 60 cm de longueur pour un diamètre de 170 mm environ.
Rappelons que ce terrain fut longtemps un cimetière allemand de 1ère ligne (celle-ci se trouvait à quelques centaines de mètres...). De l'autre côté de la rue se trouvait une infirmerie. C'est en 1959 que tous les corps furent enlevés pour être regroupés au cimetière militaire allemand de Wervik. On pourrait faire un mauvais jeu de mot et dire que même s'il avait depuis longtemps été vidé de ses morts, ce terrain hébergeait encore la mort qui sommeillait là bien enfouie.
C'est l'occasion de rappeler combien, 100 ans après, il faut encore être très prudent dans la région, car cette guerre qui a fait à l'époque des millions de tués et de blessés n'a toujours pas fini de tuer.
Nous connaissons tous dans la région des familles qui ont perdu un père, un fils, à cause de ces munitions oubliées. Il fut un temps où ramasser du plomb ou du cuivre (ou même du fer) sur les champs était une activité très lucrative (pendant le guerre de Corée p.ex. où le cours du cuivre était très haut). Mais les plus audacieux ne se contentaient pas de ramasser les billes de plomb ou les bandes de cuivre des munitions éclatées! Il était beaucoup plus tentant d'ouvrir les obus non éclatés (10% environ des obus tirés n'éclataient pas à cause de la fabrication trop hâtive) pour récolter plusieurs kilos de plombs à la fois et de détacher au burin la ceinture de cuivre. Mais à cette "roulette russe", beaucoup de ces inconscients se sont fait hacher menu...
Les démineurs de Poelkapelle estiment qu'au rythme actuel de leur récolte, il leur reste au moins pour 100 ans de travail avant d'avoir, peut être, tout enlevé...
Alors, un conseil pour les nouveaux habitants de la région : n'approchez jamais de ces munitions que les agriculteurs déposent souvent au coin des champs en attendant le passage des démineurs. Ils semblent parfois bien inoffensifs, mais au contraire, avec la rouille qui les ronge depuis un siècle, ils peuvent devenir instables et même tuer sans prévenir.
Et à tous les parents, apprenez à vos enfants à ne jamais toucher ces engins. La guerre n'est pas un jeu et ces munitions ne sont pas des jouets!
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