Le Monde vu de la Cortewilde

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31.10 : "Des bonbons ou un sort, papy!"

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     Hier soir, je venais de quitter l'écran de mon ordinateur et je m'apprêtais à aller enfiler mon pyjama de flanelle bien chaud avant de regarder "Le Mentaliste", un de mes feuilletons préférés, lorsque j'entendis, à travers la persienne, des bruits de pas et des hurlements sur le trottoir...

     Ayant déjà les pensées envahies par les méfaits de John le Rouge, mon cœur se mit alors à battre plus vite en même temps que mon imagination créait les hypothèses les plus folles...

     Mais non, je ne rêvais pas comme Marcel et son Dash lavant plus blanc le costume de la fée dans l'espoir d'un bisou!... En effet, un coup de sonnette venait de me rappeler à la réalité : quelqu'un m'appelait bel et bien à ouvrir la porte. Et déjà, à travers celle-ci, je percevais des ricanements aigus et des grognements sinistres.

     Prenant mon courage à une main, et un manche de brosse de l'autre, je me décidai enfin à ouvrir, m'attendant à voir les pires des créatures qui pouvaient bien venir hanter la Cortewilde à 19 heures, heure d'hiver...

     A peine avais-je entrebaîllé l'huis de ma demeure, que deux petites créatures d'aspect féroce me firent reculer d'horreur, en me hurlant une sinistre formule magique : "Des bonbons ou un sort, papy!"...

     C'est le mot papy qui me ramena sur terre : je devais avoir affaire à l'une ou l'autre de mes petits-filles, et c'est ainsi que je reconnus Nell, accompagnée de Sarah, sa meilleure copine. A deux, elles formaient un couple de sorcières plus vraies que nature qui avaient de quoi terroriser les plus courageux de notre quartier, mais moi, maintenant, j'étais rassuré : il s'agissait bel et bien de deux "gentilles sorcières", plus friandes de Caramels que de Gargamel, et de Pies qui chantent que de hiboux qui hululent...Et leur formule magique n'avait rien d'un mauvais sort qui m'aurait transformé en crapaud à pustules. 

     Toute cette scène n'avait duré qu'une ou deux secondes, et à peine m'étais-je remis de mes émotions que déjà elles me bousculaient pour se précipiter au salon, où Mamie s'était déjà confortablement installée en attendant l'arrivée du beau Patrick Jane. Et là, surprise dans son fauteuil, elle se trouva immobilisée par les deux furies qui s'étaient précipitées sur ses genoux pour mieux lui faire comprendre l'objet de leurs incantations en les lui criant bien fort dans les oreilles.

     Prise ainsi en otage, elle ne put rien faire d'autre que de s'exécuter, toujours sous la menace d'un sort maléfique. Elle dut donc se lever de son fauteuil pour aller chercher la précieuse boîte à trésors : Malabars, Carambars et autres Haribos multicolores qui prirent aussi vite la direction du sac des sorcières.

     Leur forfait commis et leur butin suffisant, les deux macrales se décidèrent à aller hanter d'autres lieux et terroriser d'autres foyers...

     Ayant enfin retrouvé un peu de calme après toutes ces émotions, une fois confortablement installés dans notre fauteuil, Mamie et moi constatâmes que nous avions réussi à éviter le pire : le feuilleton n'avait pas encore commencé!...

 

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01/11/2013
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