Le Monde vu de la Cortewilde

Le Monde vu de la Cortewilde

"Choses vues" à Londres.

 

    A propos des émeutes en Grande-Bretagne, j'ai lu que Londres est une des villes où se côtoient la richesse la plus arrogante et la misère la plus profonde. Impossible pour moi de ne pas penser à la vision du monde de Victor Hugo.

   

    Dans "Choses vues" (son journal où il notait chaque jour une anecdote qui l'avait fait réfléchir) Hugo nous parle d'un homme enchaîné à l'entrée d'un poste de police, attendant pour partir pour le bagne. Père de famille, il avait volé un pain pour nourrir ses enfants. (c'est cette anecdote qui a inspiré "Les Misérables") Il regardait fixément un superbe calèche et ses occupants: une belle dame richement vêtue et un petit enfant dans les dentelles et la fourrure.

  

    "Cette femme ne voyait pas l'homme terrible qui la regardait. Je demeurai pensif. Cet homme n'était plus pour moi un homme, c'était le spectre de la misère, c'était l'apparition, difforme, lugubre, en plein jour, en plein soleil d'une révolution encore plongée dans les ténèbres, mais qui vient.

    Du moment où cet homme aperçoit que cette femme existe, tandis que cette femme ne s'aperçoit pas que cet homme est là, la catastrophe est inévitable."

                                      février 1846, 2 ans avant les émeutes de 1848 causées par la misère à Paris. A méditer...

   



10/08/2011
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