Le Monde vu de la Cortewilde

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"Conférence sur le don d'organes pour les élèves Cominois"

 

     Si nous sommes tous selon la loi donneurs d'organes potentiels en Belgique, trop souvent les familles s'opposent encore au prélèvement lors du décès d'un proche.

 

     Et on peut comprendre la difficulté de répondre oui à cette douloureuse question posée quelques minutes à peine seulement après le décès. Mais c'est que la réussite de la greffe exige un prélèvement rapide et une pose urgente du greffon sur la personne malade. C'est une question de quelques heures...

 

     Et c'est ainsi que ce mercredi 26 avril, plus de 300 élèves du Grand Comines ont pu en discuter et prendre conscience de l'importance de se déclarer donneur de son vivant. Cette démarche permet ainsi aux médecins d'éviter de devoir poser cette question douloureuse au moment même où la mort vient de survenir, et où les proches sont toujours en état de choc et incapables de réféchir à tête reposée.

 

     C'est pourquoi je considère cette initiative des ASBL SDO et Alexandre absolument magnifique et indispensable, afin de changer les mentalités et pousser les jeunes adultes à se déclarer donneurs.

 

     Et n'oublions pas que cette question est toujours posée à des jeunes adultes : enfants adultes qui viennent de perdre un père ou une mère, ou, plus difficile encore, parents qui ont vu mourir leur jeune enfant...

 

COMMENTAIRE PERSONNEL:

 

     Je parle en connaissance de cause : j'ai moi-même été greffé du foie le 28 décembre 2010. Après des mois d'attente, toujours sur le qui-vive et en alerte à chaque sonnerie du téléphone, j'ai vu arriver cette greffe comme un cadeau de Noël venu du Ciel! Mais je pense aussi à la famille du donneur, pour qui ce Noël restera un des plus mauvais souvenirs de leur vie... Et je pense chaque jour à eux...

 

     Le don est absolument anonyme, tout le monde le sait. Et une seule personne connaît les deux identités liées par cette greffe : le coordinateur de greffe.

 

     Et celui-ci m'a autorisé, si je le désirais, à écrire par son intermédiaire une lettre, totalement anonyme et sans aucun indice identifiable, à la famille de mon donneur. Ce que j'ai fait 3 mois après ma greffe, après avoir bien réfléchi à chaque mot... 

 

     Et ô surprise, en janvier dernier, j'ai reçu une réponse, tout aussi anonyme, des enfants du donneur, lettre qui m'a fait un bien fou et a mis fin à bien des angoisses.

 

     Et je sais aujourd'hui que mon donneur était le père de plusieurs enfants, à qui les médecins ont dû poser la question. Ils m'ont bien évoqué la "hâte" des médecins d'avoir la réponse. Mais je sais aussi qu'ils ont répondu oui sans hésiter, me précisant que toute sa vie, leur père avait été un exemple de serviabilité et d'altruisme engagé, et qu'ils étaient persuadés que lui-même aurait dit oui s'il avait été question de prélever un organe sur lui ou sur ses enfants.

 

     Et eux aussi m'ont fait comprendre que ma lettre leur avait fait beaucoup de bien, surtout quand j'avais écrit : "Dorénavant, j'ai un nouvel ami intime, dont je ne connaîtrai jamais le nom, mais qui est là : tout près de mon coeur, pour toujours!".

    

 



28/04/2012
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