Le Monde vu de la Cortewilde

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Les "Reds Devils" à Ploegsteert - Le salaire de Di Rupo.

     Nord-Eclair se faisait hier l'écho, par le biais de notre ami Damien Menu, de la visite des jeunes joueurs de Manchester sur le lieu du champ de bataille où eut lieu, à Noël 14, une trève durant laquelle les ennemis fraternisèrent et jouèrent même un match de foot. Un instant très fort de cette guerre, où durant quelques heures, l'Humanité reprit le dessus sur la Barbarie et où les combattants des deux camps se sentirent tous frères.

 

    Et je suis toujours aussi étonné de voir, quasi chaque jour, des voitures immatriculées GB passer devant ma porte. De même, à chaque visite à Ypres, je vois des cars anglais et leur lot de visiteurs des champs de bataille, parmi lesquels de nombreuses écoles. Les Britanniques ont un haut sens du respect de leurs soldats qui ont donné leur vie pour la liberté de l'Angleterre, mais aussi de l'Europe. Comme tous ces Américains également venus mourir un 6 juin sur une plage de Normandie d'un pays qu'ils ne connaissaient même pas. Le cimetière de Colleville fourmille de visiteurs américains, comme les sites de la bataille des Ardennes à Bastogne. Ces deux nations cultivent le souvenir de leurs héros auprès des jeunes générations. Même les plus jeunes savent où se trouvent enterré en Belgique leur aïeul. Si vous vous rendez au Canada, vous voyez, un peu partout, des noms familiers sur les monuments aux morts : Wijtschaete, Hill 60, Plugstreet, Zillebeke, ...

 

    Et chez nous, en Belgique, combien d'adultes savent encore où se trouvent les cimetières miitaires belges proches de Diksmuide ou ailleurs. Combien de jeunes savent où se trouve enterré leur arrière-grand-père dont le nom se trouve sur le monument aux morts du village. Et pourtant il ne faut pas traverser l'Océan Atlantique ni même la Manche pour aller s'y recueillir. Ils sont à moins de 40 km!

 

    Quand j'étais encore enseignant, j'étais frappé d'étonnement de voir combien nos jeunes ignorent tout du passé tourmenté de nos villages. Ils confondent allègrement la 1ère et la 2ème guerre mondiale, ne savant pas que notre région fut détruite à 100% et tous ses habitants réfugiés ailleurs pendant parfois 7 à 8 ans. Je crois que la responsabilité est collective : les parents eux-mêmes ne connaissent pas grand chose de tous ces vestiges qui nous entourent, le cours d'histoire est totalement déstructuré et néglige la chronologie qui reste selon moi une des bases de ce cours. Avez-vous déjà vu beaucoup de cars de voyages scolaires belges venir visiter les sites de notre région, le boyau de la mort, le Mardasson...? L'indifférence, et puis l'oubli...

 

    Et pourtant l'Histoire est la meilleure leçon d'avenir, afin de ne pas commettre deux fois la même erreur. On écoute aujourd'hui sans s'indigner des discours négationnistes, racistes, on entend des Cominois s'indigner contre la présence de quelques réfugiés alors que leur propres grands-parents ont été refugiés de 1914 à 1920. A quoi tout cela a-t-il donc servi? Pourquoi sont-ils morts? 

 

    Et les partis nationalistes, extrémistes, qui prêchent la haine, continuent à récolter toujours plus de voix, jusqu'au jour où ils en auront eu assez pour prendre le pouvoir et où leur première décision sera de supprimer les élections, comme cela arrive chaque fois.

 

    Une fois encore, j'ai envie de crier "Pauvre race humaine!".



07/12/2011
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