Le Monde vu de la Cortewilde

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"Tintin chez les Rapaces" (de Moulinsart...)

« Tintin et
les rapaces » (de Moulinsart).  27/10/11

                Depuisla sortie du film de Spielberg : « Le Secret de la Licorne », à
grands coups de battage médiatique et de millions de dollars mis en jeu, on
parle beaucoup des retombées économiques du « marketing » TINTIN.

 

                Et à ce sujet, la société Moulinsart, chargée de veiller aux droits sur l’œuvre de
Hergé, s’est fait connaître pour sa rapacité et son zèle à pourchasser en
justice le moindre utilisateur de l’image de Tintin, fût-ce-t'il innocent et
sans but lucratif. Un poster de Tintin dans un café ? Tu choisis : tu
passes à la caisse ou au tribunal ! Déguisé en Tintin pour une
animation? Idem ! Pas de pitié.

 

                Je comprends tout-à-fait qu’une création artistique puisse être protégée et
profiter à son auteur ou ses ayant-droits, mais j’estime que c’est là pousser
un peu loin le bouchon ! Surtout quand le commerce de ces objets de
marketing ressemble très fort à de l’arnaque, avec des prix franchement
exagérés. Si Moulinsart vend 150 euros une figurine Tintin avec certificat
d’authenticité et tout et tout, d’accord, mais pas si l’on sait que cette
figurine « officielle » a été fabriquée en Chine pour 5 euros !
Il y a là un enrichissement abusif qui va forcément attirer la contrefaçon, c’est
logique. Si la vraie figurine était vendue 15 euros, le bénéfice serait encore
bien assez élevé (200% !) mais la contrefaçon serait court-circuitée et
les authentiques se vendraient du coup en plus grand nombre ! C’est aussi
un choix…

                C’est la même chose avec tous les produits des grandes marques : l’appétit du
gain est trop souvent disproportionné. Quand j’étais encore prof, j’avais
déniché un graphique (en « camembert ») qui montrait la répartition
des coûts d’une basket « Nike ». Je l’utilisais parfois comme sujet
de réflexion avec mes élèves sur le thème de « l’exploitation par les
grandes marques de l’argent de poche des ados ». Le graphique était
parlant : la plus petite part était le salaire des travailleurs
asiatiques : avec la matière première, ils ne représentaient même pas 10%.
Venaient ensuite les frais de transport et la marge du vendeur : 20% à eux
deux. Et les 70% restants allaient tout simplement dans la poche de Nike (et
ses actionnaires) qui se limitait à ajouter le petit logo en V. Ahurissant !
On accuse ensuite la contrefaçon de s’enrichir illégalement, et en fait c’est
vrai. Mais je suis certain que la marge bénéficiaire des faussaires est
nettement moindre que les 70% qui sont jugés « légitimes ». Il s’agit
là d’un véritable « pousse-au-crime », un peu comme quand on pousse
quelqu’un à commettre un délit, en le provoquant.

 

                Bien sûr je n’excuse pas, mais je comprends… Voler un voleur, pour certains, ce n’est
en effet pas tout-à-fait du vol…



27/10/2011
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