Le Monde vu de la Cortewilde

Qui dit vacances dit lectures de vacances...

Et pour me distraire j'aime encore assez bien les thrillers. 

Ainsi j'ai lu récemment plusieurs romans de Richard Castle qui ont justement inspiré la série télévisée "Castle" qui joue sur le stéréotype du couple hétéroclite d'enquêteurs, ici une policière et un romancier à succès par trop volubile. Ma note : bien sans plus.

Mais dernièrement, alors que j'étais parti en vacances, j'ai acheté quasi par hasard, au rayon livres du supermarché Carrefour de Briançon, un livre dont la bande publicitaire avait excité ma curiosité : "Un thriller dans la zone interdite de Tchernobyl". "De bonnes raisons de mourir" de Morgan Audic.

Mourir à  Tchernobyl : en voilà une originalité!...

La quatrième de couverture était elle aussi appétissante : 

"A Pripiat, ancienne ville soviétique confinée dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, un cadavre atrocement mutilé est retrouvé suspendu à la façade d'un bâtiment. Deux hommes, aux motivations divergentes - Joseph Melnyk, policier ukrainien animé par le sens de la justice et du devoir, et Alexandre Rybalko, flic russe recruté par le père de la victime - mènent chacun leur enquête. Alors que tout relie le crime à un double homicide perpétré en 1986, la nuit où la centrale a explosé, ils doivent affronter un tueur fou qui signe ses meurtres d'une hirondelle empaillée.
Morgan Audic livre un thriller époustouflant dans une Ukraine disloquée où se mêlent conflits armés, effondrement économique et revendications écologiques."

C'est vrai que le décor post-apocalyptique où se déroulent les événements est particulièrement glauque. On y retrouve pêle-mêle tourisme "borderline", corruption à tous les niveaux, principalement chez les flics, petite et grande délinquance qui profite de l'impunité due à la peur des radiations chez les policiers, marché noir et, beaucoup plus grave, exploitation illégale et dangereuse mais à grande échelle de matériel irradié : vieux métaux revendus à l'étranger et recyclés en pièces de nos voitures devenues radioactives sans qu'on le sache, idem pour l'exploitation forestière clandestine qui livre à l'étranger le bois irradié à des entreprises qui en font des meubles (en kit...), des berceaux même... On se dit que même s'il n'y a que la moitié qui est vérité, on est vraiment mal parti... la zone interdite étant devenue une mine d'or pour les trafiquants en tous genres, avec la bénédiction tacite des autorités locales.

Quant au récit, il nous tient en haleine jusqu'à la dernière page, ce qui me fait dire avec Julie Malaure, journaliste au Point : "C'est impressionnant, ça s'appelle le talent."

Dernière précision, et non des moindres : Morgan Audic est un écrivain tout ce qu'il y a de plus français, professeur d'histoire et de géographie à Rennes, même s'il s'attaque à un genre littéraire bien américain. Il est également l'auteur de Trop de morts au pays des merveilles.